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« In welk land denkt U te leven ? » (coup de semonce)

Certaines décisions de justice iniques peuvent faire office de piqûres de rappel à l’attention de Candides passablement éthérés. Peut-être est-ce précisément leur objectif…

Engagé politiquement lorsqu’a éclaté l’affaire Dutroux, j’étais de ces spectateurs atterrés par le numéro de cirque auquel ledit scandale a donné lieu : telles des fourmis désemparées dont un coup de pied providentiel aurait détruit les temples de sable et de boue, nombre de parlementaires ne parvenaient à masquer le profond désarroi qui les avait assiégés à l’annonce des déclarations crépusculaires conjointes du juge Connerotte et du procureur Bourlet de Neufchâteau, qui pouvaient se résumer par : « c’est par autocars entiers que nous ferons chuter des membres de la Haute, et cela remontera jusqu’au palais royal ! »

Les petits ‘de’, l’une d’elles en particulier, de même que les grands bourgeois, fallacieusement anoblis ou non, s’agitaient comme si venait de sonner l’heure de leur commun hallali. Et moi, du haut de mes vingt ans conquérants et hagards à la fois, j’étais aux premières loges…

Le sexe, c’est notre lot à tous, à nous, les humains. Les projections encore largement idylliques de l’amour qui, nonobstant le grand vide pornographique qui tapisse notre temps, caractérisaient ma vingtaine, se sont fracassées sur le mur de la sexualité carnassière des gens dits de pouvoir, ainsi dévoilé par l’une des histoires les plus sordides de notre affable royaume, où la fiction agissait comme succédané de la réalité.

Aux princes et princesses de nature arcadienne ébauchés par la grande caverne aux images qui nous a tous bercés depuis notre plus tendre enfance, succédaient petit à petit les tableaux monstrueux composés par des références à des orgies dévoreuses d’enfants organisées par une apparente coalition de dignitaires issus de tous les milieux où peut s’exercer l’autorité.

Se pouvait-il donc que derrière l’apparence de tous ces Davignon, Lippens, Wathelet, et bien d’autres, qui défilaient régulièrement sur le tube, se cachassent de maléfiques nihilistes unis par le terrible secret du meurtre, sous cape, de l’innocence enfantine ? Yann d’Argenteuil délirait-il lorsqu’il a livré aux autorités, au tournant du siècle, le chapelet non exhaustif des pédoprédateurs selon lui notoires issus de son milieu aristocratique (1) ?

Etait-il donc concevable que des comtes, des barons et des princes eussent ainsi forgé avec des roturiers, qu’ils fussent juges, avocats ou politiciens, un axe de l’ignominie qu’un individu ordinaire peine à s’imaginer dans un milieu qualifié de démocratique ?

Hormis une macabre admiration sadienne, quel pouvait bien être l’intérêt de tous ces faux donneurs d’exemples, de toute cette caste de privilégiés blasés, de se servir ainsi en chair immaculée ?

« J’ai cru comprendre qu’à l’époque, c’était chose courante », se défendait en avril 2011 un évêque pédosexuel belge jusqu’alors protégé par sa hiérarchie. « Mais qu’est-ce que nous avons fait ? » se serait interrogé, peu avant sa mort, un Gol repentant, en présence de son fourbe ami Michel…

Longues furent les années où m’ont taraudé les questions relatives à ce que je me suis représenté comme une secte décadente regroupant des individus bien trop puissants for their own good. Je n’ai eu de cesse de chercher à qui le crime pouvait profiter et à établir des liens, en me remémorant les conversations cryptées auxquelles j’avais assisté, les marques de panique décelées auprès de mes interlocuteurs, et les manœuvres de dissimulation qui s’en étaient suivies.

La Belgique, en tant que siège d’une OTAN devenue depuis lors moribonde et dont il est impératif que l’Europe se débarrasse, présentait, dans les années septante, de sérieuses failles de sécurité dans sa carcasse. Echafauder, sous l’égide de la CIA et par l’entremise d’une union sacrée conjoncturelle, entre l’Opus Dei et le Bilderberg notamment, une structure subfasciste de nature à éloigner tout spectre communiste, bref allier l’eau et le feu afin de contrer l’air, aurait pu – pourquoi pas – passer par une succession de sacrifices rituels (auxquels auraient pu être associés plusieurs socialos goguenards ou corrompus) qui, s’ils venaient à être ébruités, auraient pour conséquence de clouer leurs auteurs au pilori… tête en bas ! Les viols et sacrifices d’enfants pouvaient donc être une manière de s’assurer une fois pour toutes le silence des complices et leur indéfectible soutien dans l’accomplissement du Grand Œuvre anti-bolchévik.

J’ai posé le résultat de mes cogitations d’un côté de ma balance virtuelle, puis j’ai tenté de déterminer qui pouvait tirer parti d’un tel scénario. La Marche blanche de la seconde moitié des années nonante avait frôlé le coup d’Etat populaire : jamais une force aussi potentiellement dévastatrice pour le concept même d’autorité publique n’avait contraint l’ensemble des partis à se coaliser en pieuvre, comme ils l’ont fait à la faveur des accords homonymes.

Or, si la pédosexualité d’Etat, dans les proportions suggérées en son temps par le procureur Bourlet, est avérée, et si les véritables architectes d’une si ignoble construction sont à chercher hors des frontières du territoire, si, par ailleurs, des preuves du dévoiement manifeste et de l’allégeance occulte de plusieurs hauts prélats de la politique et de la finance sont détenues aujourd’hui encore par quelque puissance étrangère, c’est l’avenir du pays lui-même qui se joue. Peut-être les récents coups de boutoir financiers dans les activités opérationnelles d’anciens gourous comme Lippens et Davignon pourraient-ils d’ailleurs s’interpréter à cette aune.

Malgré le fait qu’elle était l’assise du système mafieux ci-dessus esquissé, l’extrême-droite autochtone pourrait aussi, de même que certains services secrets concurrents, avoir un intérêt dans l’éclaboussement et la pulvérisation de l’essentiel du Conseil de la Noblesse et du Conseil de la Couronne, et, ce faisant, de l’économie belge. L’Opus Dei, lui aussi empêtré dans la merde jusqu’au cou, pourrait, en particulier depuis qu’a pris place sur le trône maudit l’ancien nazi que l’on sait, œuvrer à une droitisation rigide des mœurs, en faisant l’amalgame systématique entre partouzes entre adultes ou presque (à la Berlusconi), nombreuses dans les milieux dits autorisés, homosexualité assumée, et débauches orgiaques avec des enfants, parfois assassinés.

Dans ces conditions, le nœud de vipères devient inextricable. Il n’en demeure pas moins que des enlèvements suspects, des suicides inexpliqués, des accidents de toute évidence provoqués, des mutations disciplinaires inavouées et des procédures judiciaires bénignes à l’égard de pédocriminels présumés (le plus souvent sous le sceau de chefs d’accusation qui relèvent de crimes et délits différents), des intimidations de témoins, des enquêtes étouffées, des pièces à conviction évaporées, des emprisonnements de chasseurs de vérité, mais surtout des promotions en surnombre d’accusés, la Belgique en a connus plus que de raison.

 

En dépit de la guéguerre que se livrent, dans le monde parallèle, les différentes factions du Grand-Tout, il demeure, en effet, tabou, dans ce beau pays déglingué, à une distance de compas de l’évanescence, de prononcer trop haut certains noms ! Il y a (à Mons aussi) beaucoup à dire et à voir, mais circulez quand même…

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(1)    http://www.whale.to/c/belgian_xdossiers.html#Accused_by_Count_Yann_de_Meeus_dArgenteuil_

Lire aussi : http://archives.lesoir.be/damien-vandermeersch-rumeurs-dans-enquete-a-caractere-i_t-19971106-Z0EFFC.html

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