Archives mensuelles : janvier 2014

Et le petit enfant juif dit à son rabbin : « pourquoi tu me tiens par la Shoah ? »

Nier les tentations essentialistes, dont l’antisémitisme est une variante, est inepte. Elles ont existé et elles existent. Elles s’affirment avec d’autant plus de virulence lorsque se partage l’impression, confinant à l’aigreur, qu’une cinquième colonne de renégats supposés influence de manière malveillante le cours du monde.

Rappelons donc, à toutes fins utiles, que, si tel est le cas, la faute n’en incombe pas à des parvenus indifférents, aux appartenances diverses, qui se coalisent en lobbies surpuissants afin de faire fructifier leurs intérêts aux dépens de l’intérêt commun. La faute en incombe à ceux qui se sont vu confier la mission de veiller également aux intérêts de tous et qui trahissent leur serment.

Cette nuance de raison posée, il est aussi un antisémitisme monté de toutes pièces pour satisfaire à des logiques de domination politique intérieures et extérieures qui s’affranchissent du cadre moral auxquelles elles se réfèrent pourtant comme à un ensemble de valeurs sacrées. Il est légitime de se demander si cet antisémitisme de façade n’est pas plus pernicieux et plus indigne encore que l’antisémitisme viscéral.

En effet, alors que ce dernier se fonde sur l’instinct de haine, le premier est mûrement réfléchi, de sorte qu’il porte une double tare : celle de contribuer largement à réveiller ledit instinct, d’en être, en somme, l’une des causes, mais aussi celle, bien plus infamante, de souiller la mémoire des victimes, que les premiers colons israéliens considéraient comme de pathétiques et méprisables créatures sans défense desquelles il convenait de prendre virilement ses distances. Sous la loupe freudienne, bien des rapports de force actuels, bien des lois du plus fort, là-bas comme ici, bien des manifestations primales de détestation de la posture victimaire, s’en trouveraient objectivées. Le cynique, paraphrasant U2, dirait aujourd’hui, tandis que leur martyre est ravi au bénéfice de basses besognes et de valeurs sonnantes et trébuchantes : « what more in the name of the Holocaust ? ».

La seule gauche politique, celle qui a résisté aux assauts de la mondialisation corporatiste, est demeurée fidèle à sa démarche empathique et universaliste. Elle ne pouvait tolérer hier et elle ne peut tolérer aujourd’hui le sort qui est fait aux Palestiniens. C’est pourquoi elle se voit écartée de facto des lobbies pro-israéliens, qui, sous couvert de judéitude, mènent le bal sioniste en Europe et aux Etats-Unis. L’union des Progressistes juifs de Belgique, en pointe dans les combats sociaux dont se moquent éperdument ces lobbies, n’a-t-elle pas refusé d’adhérer au CCOJB, équivalent belge du CRIF, au motif que la charte de ce comité prévoit « un soutien à tout prix de l’Etat d’Israël » (1) ? L’écrivain français Jacob Cohen, intimidé à plusieurs reprises par des factions phalangistes du sionisme européen, ne dresse-t-il pas un constat similaire, relevant au passage que les juifs membres de partis de gauche qui se permettent d’émettre des réserves quant à la politique de désolation menée par l’Etat hébreu à l’encontre des titulaires légitimes d’une partie des terres qu’il occupe (une politique que d’autres, dans un contexte différent, avaient intitulée Lebensraum) ne sont pas les bienvenus au CRIF ?

Le pays d’Israël est devenu une réalité. Il faudra donc, sauf à recourir de nouveau à une barbarie sans nom, composer avec lui. Mais aucun lobby, aucune puissance financière au monde, ne sera en mesure de faire entrer cette réalité dans l’âge adulte tant que demeurera taboue toute remise en question de ses actes et de ses méthodes. Le mal n’est donc pas le sionisme en tant que tel – ce débat-là est dépassé – mais ce sionisme-là, qui, tel un enfant arrogant et gâté, se refuse à toute limite, écarte toute contradiction et opprime l’autre, sombrant lui-même, ce faisant, dans un essentialisme droitier qui fournit des arguments de taille à la contestation primaire.

Israël ne sera entier que lorsqu’une gauche décomplexée y reverra le jour et y refusera les pseudo-compromis d’unité nationale qui ont causé sa perte. Dansons, dansons, mes frères, à l’euthanasie de Sharon, non pas à la manière de ces extrémistes qui avaient fêté avec allant, dans la nuit de Jérusalem, l’assassinat quasi christique d’un premier ministre autrement plus courageux et visionnaire, appelé à être remémoré l’année prochaine, mais à la manière du petit peuple bafoué de Grande-Bretagne qui, l’an dernier, avait crié : « Hooray, the wicked witch is dead » ! Vingt ans de droite dure, vingt ans d’entretien de la peur, vingt ans de néo-suprématisme, ça suffit !

Madame Shulamit Aloni est encore vivante, quant à elle, et nos pensées l’accompagnent pour ses vieux jours. Durant sa longue carrière politique, qui en fit la ministre de l’Education de Yitzhak Rabin de 1992 à 1993, elle ne cessa, fidèle à ses idéaux de gauche, d’entretenir le dialogue avec les Palestiniens et, consciente du fait que la population d’Israël ne pourrait enfler ad vitam aeternam, elle appela, en bonne laïque, à la séparation de l’Eglise et de l’Etat, premier véritable préalable à la maturité du pays, ce qui lui valut toutefois d’avoir eu à démissionner de son poste sous les huées des plus intégristes, avant de se voir confier le portefeuille des Communications. Il se trouve, en effet, qu’elle avait eu l’audace de critiquer la visite des camps de concentration par des élèves de lycée juifs, une expérience traumatisante qui, selon elle, transformait ceux-ci en une jeunesse agressive, nationaliste et xénophobe « prête à envahir la Pologne » (2).

Une mauvaise juive, Aloni ? Pas à examiner ses distinctions : élue 57e personnalité israélienne de tous les temps (sur 200) à l’issue d’un sondage mené sur Internet en 2005, elle fut également récipiendaire, en 2000, du Prix Israël pour l’ensemble de son action. Son message, au fil des ans, n’a pas pris une ride. En voici un extrait significatif :

« Lorsqu’en Europe, quelqu’un critique Israël, nous en appelons à [la Shoah]. Ceux qui critiquent Israël aux Etats-Unis sont, quant à eux, taxés d’antisémites. [Le lobby] est puissant et très bien financé. Les liens entre Israël et l’establishment judéo-américain sont forts. [Ce dernier] a du pouvoir [ce qui n’est pas critiquable en soi car] il s’agit de personnes talentueuses [qui] disposent d’argent, de médias et d’autres choses. Et leur attitude [peut se résumer par :] Israël est mon pays, envers et contre tout. [Ces personnes] ne sont pas prêtes à affronter la critique, et il est très facile de jeter l’opprobre antisémite sur ceux qui critiquent certaines actions du gouvernement d’Israël, tout en rappelant [la Shoah] et la souffrance du peuple juif, qui sont supposées justifier tout ce que nous infligeons aux Palestiniens. » (3)

Ces propos doivent-ils servir à justifier à leur tour les pires dérives essentialistes ? Certes non, mais ils devraient encourager le larbinat politique et médiatique à s’affranchir de / à s’abstenir de capitaliser sur certaines tutelles idéologiques, lorsque celles-ci sont déplacées / outrancières (biffer les mentions inutiles).

En dépit de tout ce qui a pu se passer et nonobstant tout ce qui pourrait se produire, l’Humanité est une. Tous les humains ne devraient-ils, par conséquent, être égaux ?…

– You hate me, don’t you ?

– Nah, man !

– What do you mean ?

– I don’t know you, man !

– That’s right, and you hate me…

– What’s wrong with you, man ?

– So, you say you don’t hate me, do you… I’m gonna check you out, man !

– Check all you want, motherfucker…

– Okay, you seem kosher, though there are some discrepancies… It’s odd.

– What are you saying, man ?

– Why don’t you hate me ?…

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(1) Source : http://www.upjb.be/points-critiques/article/l-union-des-progressistes-juifs-de-belgique

(2) Source : http://articles.chicagotribune.com/1993-05-09/news/9305090113_1_israeli-jews-holocaust-lesson-warsaw-ghetto-uprising

(3) Interview sur Democracy Now !, le 14 août 2002 :  http://www.democracynow.org/2002/8/14/israels_first_lady_of_human_rights

http://www.youtube.com/watch?v=LLbtu0-mgvw

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(ajout du 10 juillet 2014)

Hollande ne parle plus au nom de la République ! La France ne tolérera pas la purge du ghetto de Gaza !

Il est possible qu’à une époque donnée de l’histoire, l’Etat d’Israël soit apparu, aux yeux de certains, comme une noble idée rédemptrice. Cette époque est révolue.

En effet, plus de soixante-dix ans après l’un des pires massacres de l’histoire de l’humanité, démonstration est faite, quasiment jour après jour, que la sagesse a définitivement quitté ce territoire, et que ses actuels occupants se sont montrés inaptes à se défaire du langage de la force, même lorsque celui-ci ne s’impose en aucune manière.

La dignité humaine se mesure à l’aune de l’usage que fait de sa puissance celui qui est en position de force. La dignité humaine de ce dernier se mesure donc à l’aune de la place et du traitement qu’il réserve au faible, qui n’est tel qu’en raison de circonstances déterminées.

Or, il n’y a plus lieu d’accorder de crédit ni même d’entendre plus longtemps les jérémiades victimaires strictement contemporaines d’un Etat qui dispose d’atouts financiers considérables, d’une force de frappe militaire (y compris nucléaire) démesurée, et de réseaux diplomatiques et économiques universels. Il n’y a plus lieu d’excuser par le contexte géopolitique l’humiliation constante qu’Israël fait endurer aux Palestiniens. Israël est le Goliath de la Palestine, et à situation inchangée, son karma lui fera épouser le destin du géant mythologique : l’arrogance du fort a assez duré !

Fondé dans l’instinct de revanche par interposition, assis sur le principe nauséabond du nettoyage ethnique, l’Etat d’Israël n’en était pas moins promis à tous les possibles. Mais la période qui s’est écoulée depuis sa constitution, au lieu de faire éclore le meilleur de l’âme juive, a donné libre cours au pire. Références existentielles théocratiques omniprésentes, invocation à peine subconsciente d’une nouvelle race d’Übermenschen supposés, indifférence ou mépris pour le sort du voisin, du frère : Israël est devenu le symbole de l’Etat réactionnaire, nationaliste, suprématiste, raciste, que tout humaniste se doit de haïr, d’autant plus dès lors que ledit Etat se targue d’être démocratique.

Israël est devenu, par mouvement circulaire vicieux, le concentré systémique de la putréfaction du nationalisme européen des XIXe et XXe siècles. Son cosmopolitisme est un leurre, son universalisme un barrage à caractère tribal. Israël est un monstre. Israël est comme un enfant hargneux qui n’a pas su grandir, un enfant qui se refuse à entendre la raison, un enfant qui s’approprie tout ce qu’il trouve sur son passage et ne parvient pas à partager, un enfant qui ressent en permanence le besoin de s’imposer, un enfant autiste violent qui ne répond qu’à lui-même, un enfant toujours prompt à détruire, ne fût-ce que pour démontrer qu’il le peut. Mais l’enfant, lui, ne fait de mal à personne…

Est-il pour civilisation siège plus pathétique ?…

Dans la droite ligne des mécréants sanguinaires qui avaient comparé les juifs à des rats, en phase avec les barbares de la radio des Mille-Collines, qui avaient appelé à exterminer la vermine, et s’inscrivant dans la pieuse tradition de généraux de l’ignoble Tsahal (1), des midinettes bon teint qui appartiennent à des partis au pouvoir qualifient à présent les enfants palestiniens de « petits serpents », en profitant pour appeler, depuis les travées parlementaires israéliennes, à régler une fois pour toutes, en un ethnocide de Grand Soir qui refoule son nom, le sort du ghetto de Gaza (2), affirmant ainsi avec fureur et fracas ce que beaucoup pensent de moins en moins bas. Une femme dans l’attente de son Dieu, Israël ? Eh bien, la voilà, les néons rouge sang en prime, derrière sa vitrine démocratique… Que son Dieu l’emporte, dans les cendres phosphorescentes dont Gaza est encore imbibée !

De volonté de paix, il n’a jamais, dans le chef d’Israël, été question, sauf une fois peut-être, et chacun se rappelle comment s’était soldée l’histoire : l’hégémonie ne connaît pas la paix !

Depuis que s’est vidée la table de prétendues négociations, à Washington, fin avril dernier, et que fut célébré le rapprochement intra-palestinien, le scénario était cousu de fil blanc. Il ne manquait plus que le prétexte : comme par miracle, l’adolescence dérobée le fournirait, séance tenante ou presque…

Peu nous importe, désormais, qu’il nous soit reproché, avec le venin des vrais serpents cette fois, d’être partiaux, voire pire : face au cynisme de l’holocauste blanc qui, une fois encore, menace, le temps n’est plus aux discours prudents à l’égard de l’envahisseur, ni aux lamentations contrites ! Quels que soient les torts des factions palestiniennes les plus échaudées, qu’il ne s’agit pas de minimiser, ce n’est plus de la protection de la population israélienne « face aux menaces » qu’un peuple oblitéré fait peser sur elle qu’il est question. Toujours en retard d’une guerre, le minable poltron qui infeste l’Elysée, laissant libre cours à son inclination habituelle pour la servitude, en publiant un communiqué de soutien inconditionnel à un Etat terroriste qui se verrait ainsi habilité, au nom de la République, à « prendre toutes les mesures » (3) pour mettre un terme à une rébellion violente que sa politique à la fois erratique et constante n’a fait qu’entretenir, s’est fourvoyé une nouvelle fois, d’autant plus que pas un mot, dans ce communiqué, n’a été consacré aux sous-hommes barricadés dans leur ghetto, dont on irait jusqu’à oublier la nationalité. Non, ce n’est pas du droit du plus fort d’être protégé qu’il est question, mais de la menace que l’Etat d’Israël tel qu’il n’a cessé de se concevoir depuis quinze ans au moins représente pour deux populations entières, et de cette habitude qu’a prise le fort de frapper sans distinctions.

Alors, allez-y, corbeaux, délateurs, agents de la police sioniste de la pensée d’extrême-droite à l’étranger : faites donc pleuvoir votre phosphore antisémite, comme le crapaud laisse s’écouler sa bave ! Défendez l’indéfendable, par vos postures de zélotes fanatiques bouffis d’hypocrisie ! Portez-vous donc au secours de cet Etat d’agression raciste, nationaliste, replié sur lui-même, que vous chérissez tant ! L’Histoire aura raison de vous ! Et, entre-temps, peut-être les chars passeront-ils, peut-être même mettront-ils une nouvelle fois le ghetto à feu et à sang, les femmes et les enfants d’abord (Pourquoi s’en priveraient-ils ?), mais ils ne feront pas taire « les chiens », qui continueront d’aboyer… au nom de tous les leurs, sans distinction de race !


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(1) Lire : https://yannickbaele.wordpress.com/2012/07/30/les-palestiniens-des-cafards-drogues-dans-une-bouteille/
(2) Sources : http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/israeli-lawmakers-call-genocide-palestinians-gets-thousands-facebook-likes
http://www.thedailybeast.com/articles/2014/07/07/israeli-politician-declares-war-on-the-palestinian-people.html
(3) Source : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/09/gaza-obama-exhorte-israeliens-et-palestiniens-a-eviter-vengeance-et-represailles_4453772_3218.html

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(added July 19, 2014)

Why it should be the Republic’s duty not to care about anti-Semitism…

Though one might consider it is, the title of this post is anything but provocative : it is perfectly understandable for a society to want to immunize itself against an evil that has been tormenting it for quite a while. Yet, in order to do so, that evil has got to be defined. Rather than fighting it, French society is actually giving in to it, as it almost always has…

Of course, this original evil is European in nature, and not just French. Through its Revolution and the promise of equality it contained, France is even the only European country likely to be credited with the willingness to be a game-changer. But that doesn’t take away racial or gender exploitation (cf. Vénus noire), nor does it begin to justify colonization : as illustrated by the UN’s Human Rights Charter, proclaiming principles and high moral standards doesn’t necessarily mean putting them into daily practice, whether at the top or the bottom of society.

The fact remains : at different levels, European societies, France being no exception, are deeply impregnated with racism. Whether that racism took the shape of civilization against savagery or blunt dictatorship, it always found its origin in a feeling of superiority of one particular race or culture towards another. Precisely because of this cultural factor, morally assessing it through the prism of contemporary values would be highly anachronistic. Then again, maybe it wouldn’t…

How could a scholar like Voltaire, a distant inspirer of the Revolution, in spite of all his knowledge, foster an unmistakable hatred towards Jews ? And how could Jules Ferry, that social-democratic pioneer of modern education, be such a fervent advocate of colonization ? Is the Greater Good as they perceived it in their respective times to blame ? The French neo-cons might give us a clue…

Backed by a substantial part of the self-proclaimed leftist establishment, France’s former head of state restlessly exposed the Muslims, these newly created domestic enemies, to trial by the mob. Last year still, a poll indicated 74 % of the population regarded Islam as “an intolerant religion”, while 70 % argued there were “too many foreigners in France” (1). In a country in which a prime minister, then minister of the Interior, felt free to declare the Roma people are incompatible with the Western way of life (2), a statement for which he is now being sued (3), the very same rhetoric was abruptly distilled for five years against 7.5 % of the Republic’s equal citizens, not only by politicians but also by so-called intellectuals next to whom Voltaire is a god.

By propelling the burqa and other utterly marginal issues within the Muslim community to the frontline of public debate and by depicting legitimate cultural attributes like the Islamic headscarf as threats to the values of the Republic, thereby surfing on the post 9/11 trauma, they managed to lure the public into a virtual confrontation an overwhelming majority of Muslims didn’t want. Confined to the fringes of the Republic, unable to get highly qualified jobs whatever their education level (or decent housing, for that matter), these people were now condemned to become the new racial scapegoats… (4)

Most of them lead miserable lives, usually in heterogeneous ghettos. No different from Trayvon Martin’s, the color of their skin and the way they dress are motives for suspicion to the authorities as well as to the average Joe. More than often, they’re being associated with terrorism. The younger ones among them were all born in France, yet they’re still viewed as foreigners, in the media as well : there’s always a specific term to dissociate them from the rest of the population. In their parents’ or grandparents’ native countries, they’re no longer considered locals either. Left without homeland, they roam in between identities. And that should ring a bell, shouldn’t it ?…

Islam is a way for them to get some leverage over a system that either ignores them (in the best-case scenario) or bans them from the vivre-ensemble their critics claim they hold so dear. They are divided into two fundamental categories, those who sincerely hope to elevate themselves through religion and study it thoroughly (whatever their interpretation), and those who use it as a pretext, the system’s perversity being that it doesn’t acknowledge the Yusuf Islams any more than the state of Israel recognizes moderate Palestinians. Besides illiterate preachers/traitors it buys off – Imam Chalghoumi being one of them (He had hidden police cameras installed in his mosque…) –, the system (and the collective unconscious) only acknowledges the likes of Toulouse’s serial killer Merah as the definite archetypes of a religion they deem beyond redemption. While insisting upon the worst the Qur’an has to offer and willfully ignoring both Leviticus and the abyss to which Christian literalism led Europe in the past, the establishment is actually strengthening its enemy and making sure the moderates are in no position to influence their community. Clash of the civilizations is the name of the game, between countries and rival blocks, but within each country as well.

The system’s continuous tendency to relentlessly antagonize the lowlifes is enlightening as to the driving force behind it. As much as the French hatred of the Jew hid behind the ruins of Catholicism, the French hatred of the Muslim is hiding behind the remnants of Judaism, and every single political party represented in the Assemblée (with the exception of the far left) sings the same song. The appearance and the object has changed but it’s still religion. The appearance and the object has changed, but it’s still essentialism. The appearance and the object has changed, but it’s still racism, and when the so-called left fully endorses an Israeli far-right cabinet even the French far right is openly courting, that racism tends to have a totalitarian taste.

Therefore, although history is providing the proper intellectual tools to fight any particular form of racism, focusing on one in particular is a form of inverted racism in itself. In its grandiloquent fight against anti-Semitism, the French establishment is actually indicating that the evil is still within. Fighting anti-Semitism (while supporting Israeli extremism) is the wording allowing racism to last, not only towards Muslims…

For decades, the Jewish psyche has been struggling with the ghosts of the forties, and very understandably so. To the Zionists living in Israel, this form of jihad has become predominant. It explains why each cabinet keeps shifting a little more to the right in comparison to its predecessor. Because, in order to make sure it never happens again, they must make sure they never become victims again. They must make sure they always remain strong (which is their weakness) because the minute they let go of their might, the minute they become like the ghosts they repress, they will share their fate, or so they think. No amount of propaganda can change that fact. As a matter of fact, this is precisely the agenda of the collective indoctrination programs the right-wing governments of the past two decades have been putting in place (cf. Shulamit Aloni).

The wall Israel erected around Gaza is merely the reflection of the wall most Israelis have been erecting in their minds to contain the weak (European) Jews of bygone days’ real memory, the bombs they’re indiscriminately dropping on civilians and children their answer to the massacred…

« There is a disease in my country and this disease is spreading very fast : it’s called racism and fascism« , Yonatan Shapira, one of the brave reservists who refused to fight civilians, told Amy Goodman on July 24, 2014. By supporting an Israeli invasion in a way no French government or president ever did before, Paris is actually profiling itself as a fervent sycophant of the same kind of political deviance that ultimately resulted in the Jewish ethnocide, under nazi rule.

Yet, neither in France nor on foreign land is any variant of racism more or less acceptable than any other. If indeed the Holocaust must be sacred, as a very opportunistic French prime minister stated, if it is to be sacred for Humanity as a whole, the best way to honor the martyrs is to stop racializing racism. To non-Jews, it would mean we finally made them our own, as they were, in the indivisibility of the Republic…

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(1) Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130124.OBS6615/74-des-francais-jugent-que-l-islam-est-une-religion-intolerante.html
(2) On this topic : https://yannickbaele.wordpress.com/2013/09/27/valls-est-un-petit-fils-de-pute/
(3) Sources : http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE9AB02R20131112
http://www.depechestsiganes.fr/?p=9287
(4) Read : Claude Askolovitch, Nos mals-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas, Grasset, 2013

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The three paragraphs preceding the last one were added on July 26, 2014.

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(ajout du 03/08/14)

« Lorsque le génocide est acceptable »

« A en juger par le nombre de victimes des deux côtés de ce conflit, qui dure à présent depuis près d’un mois, l’on pourrait être amené à conclure qu’Israël a recouru à des moyens disproportionnés pour combattre un ennemi beaucoup moins équipé. A première vue, c’est ce que l’on pourrait penser. Mais il ne fait plus aucun doute, désormais, que les Etats-Unis et l’ONU sont complètement déconnectés de la réalité de cet ennemi et qu’ils ne sont, par conséquent, pas qualifiés pour dicter ni faire respecter les règles propres à cette guerre : en effet, lorsque c’est de terreur qu’il est question, ce qui apparaît à première vue ne suffit pas.

Je ne m’en étais pas rendu compte, mais il semble que la guerre ait fondamentalement changé de nature à travers les ans. Alors que les guerres étaient habituellement destinées à mettre en défaite le camp adverse, il appert, comme tendent à l’indiquer d’innombrables coups bas, que les guerres contemporaines aboutissent à des matches nuls. A-t-on jamais entendu parler de pause durant une guerre ? Je vous le demande… Durant chaque match de basket, la NBA prévoit six pauses pour chaque équipe, mais, aux dernières nouvelles, c’est d’une guerre qu’il s’agit ici ! Nous sommes en guerre contre un ennemi dont la charte fondatrice appelle à annihiler notre peuple. Dès lors, rien ne peut être considéré disproportionné, puisque c’est pour notre droit à la vie que nous nous battons.

L’Etat d’Israël le comprend, mais il a les mains liées par des dirigeants mondiaux qui, au cours des six dernières années, ont tant insisté sur leur amitié envers Israël qu’ils s’imaginent en savoir davantage sur ses intérêts que ce n’est le cas, même pour eux. Il faudra bien, pourtant, que vienne le temps où Israël se sentira suffisamment menacé que pour défier les avertissements internationaux, parce qu’il n’aura pas d’autre choix, parce que c’est une question de vie ou de mort.

La plupart des rapports qui émanent des dirigeants et fonctionnaires gazaouis sont largement exagérés ou carrément mensongers. Ce n’est pas leur faute, en vérité : la falsification et la tromperie sont leurs marques de fabrique, et cela ne changera jamais. Il n’empêche que, malgré sa propension au mensonge, lorsque votre ennemi vous annonce qu’il est déterminé à vous détruire, vous le croyez. […] Le signe de la folie est, paraît-il, de répéter les mêmes erreurs encore et encore. La fonction de l’histoire est de nous enseigner des leçons, et la leçon, en l’occurrence, c’est que lorsque votre ennemi promet de vous détruire, vous le prenez au sérieux.

Le Hamas a déclaré en toute franchise qu’il idéalise la mort autant qu’Israël célèbre la vie. Comment, dès lors, traiter un ennemi de cette nature, sinon en l’oblitérant complètement ?

Des présentateurs de JT tels que ceux de CNN, NBC et al-Jazeera n’ont pas raté une occasion de mettre en lumière la majorité de civils innocents qui ont perdu leur vie à cause de cette guerre. Mais celui qui dispose de lanceurs de roquettes installés, ou de tunnels de terreur creusés à proximité de sa maison ou dans les environs immédiats ne peut être considéré innocent. Que le Hamas ait été surpris à malmener des civils qui tentaient de quitter leur domicile en réponse aux avertissements israéliens devrait permettre à chacun de se rendre compte de la nature de cet ennemi; pareils comportements devraient donner lieu à une suspension sine die des prescriptions habituelles du droit de la guerre.

Tout le monde convient qu’Israël a le droit de se défendre, ainsi que le droit d’exercer ce droit : le secrétaire général Ban Ki Moon l’a déclaré, tandis qu’Obama et Kerry ont clairement affirmé que nul Etat ne pouvait raisonnablement se croiser les bras lorsqu’une pluie de milliers de roquettes s’abat sur ses citoyens. Il semble, par conséquent, que le seul point de débat soit celui relatif à la punition la plus appropriée à ce type de situation.

Concluons par une question à l’adresse des humanitaires de tous bords. Le premier ministre a clairement affirmé, au début de cette incursion, que son objectif était de rétablir durablement le calme pour les citoyens d’Israël. Qu’il soit de la responsabilité de chaque gouvernement d’assurer la sécurité de sa population, nous l’avons déjà indiqué. Si les dirigeants politiques et les experts militaires sont d’avis que le seul moyen de rétablir le calme est l’ethnocide, est-il acceptable, alors, de rétablir le calme ? »

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Gaza, point de détail de l’histoire du Proche- et Moyen-Orient contemporain ? Sans utiliser cette qualification polémique, c’est l’une des nombreuses contre-vérités que tentent, en vain, d’instiller dans les esprits les sophistes médiatiques de service, ailleurs étiquetés sous l’appellation de faussaires. « Certains milieux » seraient, voyez-vous, obsédés par Israël…

Et comment donc ? Et Assad, ce tyran ? Et l’EI ? Et l’Soudan ? Et l’Nigéria ? Et l’Mali ? Et ta mère, la vipère !?

Les sophistes m’exaspèrent. Ils sont à l’image de l’extrême-droite : ils lancent à la cantonade des slogans qu’il faut des raisonnements entiers pour démonter et, lorsque la mission est accomplie, voilà qu’ils vous bombardent de nouveaux slogans. Répondre aux sophistes est une perte de temps ! Les sophistes, il faut, sans aller jusqu’à les exterminer, quoique la tentation soit forte, les parquer en troupeaux quelque part, peut-être à Madagascar, loin de la civilisation…

Non, non, n’insistez pas : je ne leur répondrai pas ! Tout au plus consentirai-je à considérer que le reproche est formulé par l’un ou l’autre élève de terminale, dans une dissertation ampoulée, et alors accepterai-je éventuellement de rétorquer qu’en matière de dénonciation de tous types de tragédies dont les hommes sont la cause, ce blog n’a rien à prouver, la bonne foi ne se livrant qu’à ceux qui la méritent…

J’ajouterais, dans ce cas, que même la liste de diversions produite par Toto est indicative, par omission, d’affinités scabreuses, circonstancielles sans aucun doute (1), puisque n’y figurent ni l’Egypte (et son tyran à elle), qui nettoie par le sang, et où une dictature militaire régénérée enferme à tour de bras, aux termes de simulacres de procès dont Pinochet eût été fier, opposants et journalistes (L’a-t-on déjà oublié ?), cette Egypte dont d’aucuns voudraient à présent nous faire croire qu’elle est habilitée à arbitrer autre chose que les chiottes de son régime, ni, si l’on confine les comparaisons aux Etats qui répriment des terroristes dans des Etats adjacents, la Glorieuse Maison des Saoud, dont The Intercept révélait, il y a peu, les liens étroits, antiterroristes forcément, avec la NSA (2). Outre-Atlantique, ne vous y trompez pas, l’on choisit ses alliés avec soin, with care, s’il-vous-plaît !

Et j’irais même plus loin. Je lui dirais : tu vois, Toto, malgré tout ce qu’on peut reprocher au dictateur de la République d’Abudin, le manichéisme puéril, le simplisme de la trame du pouvoir, la légèreté du script initial, malgré tout ça, tu vois, Assad n’est qu’un tyran classique, auquel certains sont même tentés, par ailleurs – quelle malice ! – de reconnaître la circonstance atténuante de n’être pas uniquement confronté, quant à lui, à un mouvement d’émancipation populaire, mais à de véritables brutes sanguinaires et impérialistes, un tyran qui, même s’il favorise son clan – quel tyran démentirait-il cette règle ? – semble s’être abstenu, dans les grandes lignes, de prononcer des exclusives essentialistes. Quant auxdites brutes, n’en parlons pas, tu veux, Toto : le sénateur McCain rougit déjà, dans son coin !

Puis j’enfoncerais le clou : Assad n’a jamais prétendu être à la tête d’un Etat démocratique. Assad n’a jamais joué les grandes vertueuses ! Et surtout : ce n’est pas la Syrie qui signe des accords de partenariat renforcé avec l’Europe, putain de bordel ! Ses chances sont déjà minces en l’état, mais qu’Erdogan se réveille, demain, avec un parfum arménien dans les narines, et il pourra définitivement faire une croix sur son baiser étoilé ! Enfin, quand bien même les dégâts matériels apparaissent tertiaires face à la détresse humaine, c’est bien Israël-L’Immaculée, n’est-ce pas, qui a, pour la troisième fois consécutive, chié ses bombes sur les immeubles financés par la pompe à fric de l’UE, des immeubles sous les décombres desquels reposent, en paix désormais, femmes en foulard et «petits serpents télégéniques » ! (3)

Toto finirait par en démordre; il verrait la lumière, contrairement aux sophistes, dont la reptilienne progéniture, très propre sur elle, en ce qui la concerne, mais non moins débile, continuera de publier des billets de blog légitimant l’ethnocide, si et seulement si… (4), cependant que le roi du porno gay viril, sirotera, à moitié drogué et sa pute au bras, un Pisang sur la terrasse d’un cinq-étoiles de Tel Aviv sous les bombes, en soutien à la Terre promise, entre deux enculages en bottes de cuir dans les ruines d’une maison de Lifta, un village arabe ethniquement purifié en 1947 (5). Ca vaut bien une ou deux croix gammées dans un cimetière juif, ça, non ?…

Il faut bien que jeunesse se passe, me direz-vous. Certes, mais la vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants, même attardés comme ce jeune blogueur juif nazi ? Quelques jours avant que ne soit commis cet éphémère exploit, un certain Martin Sherman, fondateur et directeur exécutif d’un obscur institut créé sur mesure pour lui, esquissait son grand-œuvre, en des termes non moins éloquents, dans les colonnes du Jerusalem Post cette fois, sous ce titre évocateur : « pourquoi il faut en finir avec Gaza » (6).

Et, là, ce n’est pas de la cartouche vide qui accumule les confusions sémantiques et prête au Hamas des propos tenus par le boucher de Gaza (7), transformant (?) aussi ironiquement qu’involontairement ce dernier en terroriste de la pire espèce, qui est au rendez-vous, mais du lourd, de la bombe universitaire à fragmentation, du sophisme phosphorescent raffiné, qu’au-dessus c’est le Soleil. D’entrée de jeu, les parentés revendiquées sont exposées sur l’étal, qui laissent coi : un p’tit Churchill par-ci, histoire de légitimer la guerre juste contre le nazi palestinien, un p’tit Einstein par-là, hors contexte, bien sûr, pour rappeler la longue tradition d’humanisme et de tolérance. Churchill, pour tout dire, je m’en fous, mais pas Einstein pour justifier l’ignoble, de grâce ! A côté, les pastiches de Nougaro, c’est du pipi de chat !

Ainsi donc, «nous ne [pourrions] pas espérer résoudre nos problèmes avec la même manière de penser qui les a créés » ? Appliquée au cas israélien, cette citation est pour l’auteur l’occasion de dénoncer des décennies de ce qu’il estime être des errances gauchistes, fondées sur la naïveté coupable qui aurait consisté à croire que le grand troc (la paix pour les Israéliens en échange de terres pour les Palestiniens) avait la moindre chance d’aboutir. Mais qui est Israël pour donner des terres subtilisées après 1967 ? Et cette manière de penser désuète, ne serait-ce pas plutôt l’apartheid ? Citation pour citation : « il est devenu épouvantablement évident que notre technologie a dépassé notre humanité ». A méditer, quant à l’ambiguïté des concepts, dans un cadre militaire…

Le postulat de Sherman ? Israël s’est condamné à « tondre la pelouse » à intervalles réguliers (Sherman a le sens de la métaphore…). L’heure serait venue « d’arracher l’herbe ». En d’autres termes – tout ceci est dit explicitement – il incomberait à présent à l’envahisseur d’achever une fois pour toutes la purification ethnique de Gaza : Araber raus, im See ist sogar noch besser !

cartographie de la 'zone-tampon' instaurée par l'armée israélienne dans la bande de Gaza (telle qu'insérée dans un article du 'Daily Beast' du 28-07-14)

Selon les sondages, entre 86 et 95 % des Israéliens approuvent le cours des choses à Gaza (8). Ce large consensus, ce sont essentiellement les médias, qui se focalisent sur les soldats israéliens tués et minimisent les pertes palestiniennes, qui le forgeraient, précise The Guardian. Volatile, en tous cas, que cette population, dont un autre sondage, publié il y a quelques mois à peine, reflétait l’apparent dégoût face au racisme, que 95 % des sondés qualifiaient de problème (9).

Les Israéliens seraient-ils, en réalité, pris en otages par un ennemi de l’intérieur qui ne leur veut que du bien ? Dans la tribune de Sherman, il faut se garder de jeter le bébé avec l’eau du bain : au fin fond d’une montagne de préjugés et de solutions indignes, se nichent quelques questions très pertinentes. Qui, en effet, serait assez naïf que pour croire que le complexe politico-militaire israélien, qui surveille Gaza comme les Etats-Unis surveillent l’Afghanistan (au point de disposer de l’ensemble des numéros de portables des Gazaouis), ignorait l’existence et l’étendue des réseaux souterrains qu’il s’échine depuis trois semaines à démolir ? Partant, ledit complexe n’a-t-il pas, par son inaction, couplée au blocus inhumain (et illégal !) de Gaza, qui encourageait ce type d’échappatoire de dernier ressort, entretenu à dessein la flamme de la terreur afin de maintenir la population israélienne dans un état d’esprit de coup d’Etat terroriste permanent ? N’a-t-il pas fait, au fond, ce qu’a fait Bush avec l’Irak : créer un exutoire pulsionnel, dont toute l’irrationalité pourrait, à terme, se déployer à la faveur d’une solution finale ?… (10)

Si tel est le cas, c’est une série de vœux pieux que vient de formuler un ancien diplomate adepte du coup d’éclat (11), qui a néanmoins eu le mérite de rompre, pour le principe et fût-ce aux confins de l’establishment parisien, le dogme pro-israélien qui, depuis Prasquier et le gnome (que cet ancien du Quai soutient à présent; allez comprendre la logique…), semble avoir enrégimenté l’ensemble dudit establishment. Sanctionner Israël pour « son non-respect des résolutions de l’ONU antérieures et son non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre » ? Que la prétendue communauté internationale ne l’a-t-elle fait depuis près de cinquante ans ? Soyons sérieux, même une résolution appelant à instituer une commission d’enquête internationale visant à faire, dans les deux camps, la lumière sur d’éventuels crimes de guerre a été torpillée par le monde libre, les Etats européens membres du Conseil de Sécurité brillant une fois encore, quant à eux, par leur innommable couardise en se contentant de s’abstenir. La Justice internationale ? Imagine-t-on Netanyahou dans la cellule de Milosevic, s’y pendant lui aussi, peut être, non sans quelqu’assistance ? Et, pour finir, l’interposition de casques bleus, cibles toutes désignées des exercices de tir de l’armée israélienne (que les larbins médiatiques persistent, par proximité affective peut-être, à nommer Tsahal), autant que ne le sont déjà les écoles-sanctuaires ? Symboles, « paix perpétuelle » revisitée, nobles principes, inopérants, hélas ! Et chacun le sait, le boucher le premier, qui menace : nul n’imposera le moindre cessez-le-feu à Israël (12). Aboulez votre fric, aboulez vos munitions, et puis fermez vos gueules de goys, capice !

La résignation, le fatalisme, alors ? Pas nécessairement : les peuples doivent faire comprendre, en Europe en tout cas, à ceux qui sont supposés les représenter qu’ils ne sont plus en phase, que c’est l’exemple de l’Amérique latine qu’il s’agit, ici aussi, de suivre (13), et ils doivent se rendre compte que s’organiser à la base ne coûte rien. Du sommet virtuellement décapité d’Etats exsangues, moribonds et désespérément tournés vers le passé, il ne faudra attendre un sursaut que lorsque les appels à l’ethnocide de petits crétins fanatisés auront été entendus…

Moyennant certaines conditions, le principe de juridiction universelle, décliné selon les législations nationales, pourrait proposer quelques pistes à la diaspora palestinienne (14), le boycott généralisé des produits de l’Etat d’apartheid aussi !

http://www.ep-mir.com/spip.php?article6446

Relents d’antisémitisme ? Bande de nazes ! C’est, au contraire, une espèce de philosémitisme qui nous amène à être dégoûtés de ce que la société israélienne est devenue, une mutation que les clones pathétiques qui en sont encore aux « chants d’amour pour Israël et ses dirigeants » refusent obstinément de voir !


Il y a quelques jours, l’universitaire algérien Ahmed Rouadjia publiait dans Le Matin une analyse fort intéressante des liens historiques solides qui unissent la gauche française au projet sioniste, depuis Blum au moins, une analyse qui ne fait aucunement l’impasse sur l’extraordinaire ambiguïté de la gauche face au colonialisme (15). Il y affirme qu’au lendemain de la création de l’Etat d’Israël, Le Populaire, espèce de Pravda de la SFIO de l’époque, se serait ainsi répandu en louanges : « ce nouvel Etat, nous lui souhaitons bonne chance. Car nous savons qu’il est essentiellement démocratique et que le socialisme y a implanté des racines solides. Ce n’est d’ailleurs que dans la mesure où il persévérera dans la voie du socialisme qu’il pourra se consolider. […] Le monde doit accueillir l’Etat d’Israël par le souhait même qui est le « bonjour » des juifs palestiniens : « que la paix soit avec toi » ».

L’Internationale, c’est une évidence, a partout du plomb dans l’aile, mais de là à aller faire des mamours à Marine par Benjamin et Avigdor interposés, tout en prétendant combattre Marine sur ses propres terres, il devrait y avoir une marge vaste comme la Méditerranée ! Si le socialisme n’a cessé de commettre une même erreur, cette erreur n’est pas d’avoir cru (et de faire semblant de continuer de croire) au troc, ce n’est pas non plus d’avoir cru en l’émergence de l’homme nouveau, c’est d’être parti du principe (et de maintenir l’illusion) que cet Homme, postérieur à une apocalypse qui l’aurait enfanté, a un pays, une religion, une race… La Révolution n’est pas sioniste; elle fut française, et elle fut l’avant-garde…

Chacun perçoit puis analyse la réalité selon un angle qui lui est propre. C’est lorsque cet angle devient exclusif, comme il l’est dans le papier de Sherman, lorsque les caractéristiques communes de l’humanité entière sont déniées à l’une de ses franges parce qu’une autre se les est appropriées pour elle seule, que devraient retentir les sirènes. Qu’elles retentissent ou non, il y aura toujours, malgré tout, des lâches qui auront la morgue de prétendre par la suite qu’ils ne savaient pas !…


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(1) A propos du blanc-seing supposé accordé à Israël par l’Egypte et l’Arabie saoudite préalablement à cette offensive contre Gaza, lire l’article suivant, édifiant à plus d’un titre,

en V.F. : http://www.france-irak-actualite.com/2014/08/israel-et-l-arabie-saoudite-une-alliance-forgee-dans-le-sang-des-palestiniens.html

… ou en V.O. : http://www.middleeasteye.net/columns/saudi-israeli-alliance-forged-blood-601611381

(2) Lire : https://firstlook.org/theintercept/2014/07/25/nsas-new-partner-spying-saudi-arabias-brutal-state-police/

(3) Lire : https://firstlook.org/theintercept/2014/07/21/netanyahus-telegenically-dead-comment-original/

(4) Source : http://www.vox.com/2014/8/1/5959635/heres-the-full-text-of-the-deleted-time-of-israel-post-backing

C’est la traduction française de ce texte, publié dans un blog du Times of Israel par un certain Yochanan Gordon, qui entame la présente digression, dont le titre est celui dudit billet, lequel répond ainsi par anticipation à la question rhétorique qu’il pose en conclusion. Après avoir été promptement censuré par ce journal, l’article a été hébergé par le site du journal new-yorkais 5 Towns Jewish Times, qui a lui-même fini par le recaler, le remplaçant par trois lignes de pseudo-excuses visiblement extorquées à l’auteur

Pour la petite histoire : http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/israelgaza-conflict-when-genocide-is-permissible-article-removed-from-the-times-of-israel-website-9643888.html

(5) Lire, pour l’anecdote sordide : http://awiderbridge.org/michael-lucas-is-going-to-israel

Et voici pour planter le décor : http://maxblumenthal.com/2011/02/money-talks-nakba-porn-kingpin-michael-lucas-bullies-the-lgbt-center/

(6) Source : http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Into-the-fray-Why-Gaza-must-go-368862

(7) Comme le soulignait cette semaine Henry Siegman, ancien président du Jewish National Congress des Etats-Unis, prétendre, comme l’a fait ledit boucher, que la différence fondamentale entre Israël et ses voisins est que ces derniers font de meurtriers des héros, leur consacrant des noms de rues par exemple, alors qu’Israël applique le droit (y compris à l’égard de ses propres citoyens) relève du non-sens : Begin, ancien leader du mouvement terroriste Irgoun, et Shamir, son alter ego du gang Stern, ne sont-ils pas tous deux devenus premiers ministres ?…

Source : http://www.democracynow.org/2014/7/30/henry_siegman_leading_voice_of_us

(8) Source : http://www.theguardian.com/world/2014/jul/31/israeli-polls-support-gaza-campaign-media

(9) Source : http://www.haaretz.com/news/national/1.580293

(10) Des milliers de roquettes du Hamas ont été tirées sur Israël depuis 2001. Selon le ministère des Affaires étrangères israélien lui-même, quatorze citoyens israéliens en sont morts. Paix à leur âme !

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roquette_Qassam#cite_note-18

(11) Lire : http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/07/31/31002-20140731ARTFIG00381-dominique-de-villepin-lever-la-voix-face-au-massacre-perpetre-a-gaza.php

(12) Source : http://www.theguardian.com/world/2014/aug/02/netanyahu-warns-us-israel-gaza-ceasefire-second-guess

(13) Lire : http://www.democracynow.org/2014/8/1/headlines#814

(14) Lire : http://www.redress.org/downloads/publications/Extraterritorial_Jurisdiction_In_the_27_Member_States_of_the_European_Union.pdf

(15) Lire : http://www.lematindz.net/news/14883-les-socialistes-francais-et-gaza-silence-complice-sur-le-carnage.html

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Une correction a été apportée le 04/08/14 à la quatrième note infrapaginale de cet article, le fondateur britannico-israélien de Times of Israel David Horovitz ayant été initialement confondu, par mégarde, avec l’auteur ultraconservateur états-unien David Horowitz.

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(ajout du 6 mai 2015)

Ne préféreriez-vous pas que les chambres à gaz n’eussent jamais existé ? (ou « pourquoi le libre examen fait-il si peur ? »)

1/ Si une voix dissonante est porteuse d’une proposition A, soumise pour la première fois à mon attention, que cette voix soit également porteuse d’une proposition B, que j’ai déjà analysée et que je rejette, ne saurait impliquer mon refus d’examiner la proposition A. De même, examiner cette dernière ne suppose pas que je réexamine la proposition B.

2/ Si tant l’argumentaire favorable à la proposition A que celui qui lui est défavorable présentent failles et lacunes, le doute s’impose. Or, la vérité d’Etat, argumentée ou non, n’autorise pas le doute.

3/ Il n’y a pire vérité que vérité d’Etat.

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Quand bien même il est, dans le monde actuel, d’autres préoccupations, autrement plus vitales, et mon regret serait-il objet de controverse, je regrette ma condamnation antérieure de Robert Faurisson.

Ne connaissant le personnage que par les vidéos dans lesquelles il apparaît, j’éviterai le traquenard qui consisterait à laisser, à distance, son apparence affable et son ton mesuré (à ne pas confondre avec son propos iconoclaste) me convaincre qu’il s’agit d’un homme respectable : peut-être est-il, avec ses proches, le pire des salauds. Peu me chaut, en fait ! Peut-être, considérant certaines de ses fréquentations récentes, son révisionnisme s’accompagne-t-il, par ailleurs, d’un projet social réactionnaire à mille fois mille lieues de ma conception d’une société de maturité, un projet qui, au demeurant, ne serait qu’une déclinaison franche et assumée d’une Réaction féodale désormais omniprésente, dont seul un pouvoir manichéen pour les besoins de la cause persiste encore à attribuer le monopole à des forces obscures distinctes de lui. Conscient de cette éventualité, je circonscrirai le regret évoqué au cadre précis de l’aura sulfureuse qui enveloppe « le Professeur » depuis qu’il a eu l’affront de questionner un dogme, au seul motif du questionnement de ce dogme, et indépendamment de toute autre considération.

Ce regret a une double explication : étant, moi aussi, à mon corps défendant et pour de bien plus marginaux prétextes, familier des procès en sorcellerie et des procès d’intention les plus variés, j’ai pu constater directement qu’il n’est, pour un adversaire ou une série d’adversaires, rien de plus commode que de juger quelqu’un non pas pour quelque fait répréhensible qu’il aurait commis, encore moins pour quelque texte qu’il aurait écrit ou quelque position qu’il aurait tenue, mais pour sa personnalité et les fantasmes qu’elle inspire (de nature à rendre de tels faits et de telles positions concevables aux yeux dudit adversaire), et de le juger par contumace, de surcroît, la parole du bouc émissaire étant aussi considérée que ne le furent les preuves factuelles lors du procès de Nuremberg (1). Que, dans le cas qui nous occupe, des documents aient bel et bien été produits, une thèse soutenue, n’a pas empêché divers amalgames de nature fantasmatique de prospérer hors des tribunaux officiels.

En dépit du fait que les préjugés me font horreur et qu’en toute modestie, je dois être, sur Terre, de ceux qui en accablent le moins leurs vis-à-vis, fussent-ils virtuels, c’est à une telle simplification analogique que j’ai, moi aussi, par exception, recouru dans le cas de Faurisson, dont la thèse visée, à l’analyse – ou même à l’écoute – de laquelle je ne m’étais pourtant jamais attardé, a toujours suscité en moi une répugnance panurgique. Dans son cas, en somme, j’avais abdiqué mon devoir de penser, dont la liberté est malheureusement contingente, pour hurler avec les loups, au nom des agneaux…

Le bouc émissaire, parce qu’il a compris les mécanismes qui l’ont confiné à pareil statut, aurait dû se garder de reproduire ces mécanismes, même à propos de questions si délicates. L’adulte libre, dès lors qu’il s’est affranchi de la vulgate dominante et de la pulsion mimétique, aurait dû être à l’écoute et penser, sans identification aucune, d’autant plus qu’il n’est question ni d’appel au meurtre, ni, apparemment, de haine raciale.

Depuis 2001, les exemples de traitements expéditifs de la vérité réputée historique se sont enchaînés à un rythme diabolique. Toujours, cette vérité est établie par une nomenklatura. Même lorsqu’elle se heurte frontalement à l’évidence et aux preuves factuelles, la nomenklatura s’y accroche avec obstination : oui, la troisième tour du WTC s’est effondrée par solidarité avec les deux autres / oui, la guerre en Libye fut salutaire / non, la société israélienne n’est pas fascistoïde, et son gouvernement ne bafoue pas constamment le droit international et les droits de l’Homme / non, il n’y a jamais eu de nombreux néo-nazis dans les plus hautes sphères du nouveau pouvoir ukrainien / oui, nous vivons en démocratie, …

Que cette même nomenklatura, définitivement discréditée, soit aussi la gardienne attitrée de la sacralité du dogme bousculé par Faurisson inspire forcément la méfiance, au moins autant que n’inspirent la méfiance les esquisses de sociétés réactionnaires, le dégoût l’antisémitisme avéré.

Qu’elle recoure à la peur et à l’intimidation pour museler toute voix dissonante, à l’obscurantisme pour imposer une vérité qu’il est interdit d’examiner, la rapproche du bourreau, et que l’histoire soit figée par décret l’apparente à un monothéisme sans Dieu. Or, l’antisémitisme qui a, pendant des siècles, imprégné la société française en profondeur, ne saurait à lui seul justifier que ce monothéisme-là échappe aux processus de déconstruction qu’ont subis tous les autres.

Nul, pas même Faurisson, ne remet en question la persécution des juifs d’Europe sous la dictature hitlérienne. Nul ne saurait remettre en question l’existence des camps de concentration, ni les meurtres ou décès de prisonniers par milliers, amplement documentés. Nul ne devrait opposer à des hommes réputés libres qu’un sujet déterminé ne se discute même pas, car le faire revient à exiger leur soumission.

Nous n’avons pas à nous soumettre, crédules, à une quelconque vérité non argumentée : à l’aide d’arguments pertinents, nous avons le droit de démonter publiquement toutes les propagandes, même celles (de toutes natures) relatives aux chambres à gaz, comme nous avons le droit d’affirmer que, malgré la singularité de l’entreprise de purge massive entreprise par les nazis contre les juifs d’Europe, rien, si ce n’est la proximité historique des faits, ne légitime la prééminence de l’ethnocide juif sur le sordide podium des massacres perpétrés contre l’Humanité ! Nous avons ces droits, mais nous devrions également nous rendre compte que, ni ici ni ailleurs, cette thématique ne devrait aujourd’hui mobiliser l’essentiel de nos énergies (négatives)…

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(1) « Le tribunal ne sera pas lié par les règles techniques relatives à l’administration de la preuve. Il adoptera et appliquera autant que possible une procédure rapide et non formaliste et admettra tout moyen qu’il estimera avoir une valeur probante. […] Le tribunal n’exigera pas que soit rapportée la preuve des faits de notoriété publique, mais les tiendra pour acquis. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_Londres_du_Tribunal_militaire_international

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 (added August 8, 2014)

Kosher war ? When Jewish fascists say what they mean (and mean what they say)…

It’s the timing, stupid ! Reinstatement of the military dictatorship in Egypt, midterms campaign in the US (which means the usual lobbies are even more at it than usually, and the president of the free world is in shackles), political transition at EU-level, and regional chaos that will force the “Gaza-episode” out of the news very soon, absent a new slaughter (France just called for a UN emergency meeting on Iraq… Isn’t it coming a bit late ?). Deal with one enemy we’ve created, then switch to the next one : the clock is ticking… Tick-Tock, tick-tock…

Some, however, vowed never to forget…

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« When the allied forces decided to put an end to the war against nazi Germany, they destroyed the city of Dresden. Rightfully so. When the United States decided to put an end to the war against Japan, they destroyed Hiroshima and Nagasaki. Rightfully so. If we want to put an end to the war, we must level Gaza to the ground. Gaza must become a heap of ruins, from which only sounds of suffering are allowed out. »

nazi !Jacques Kupfer, July 15, 2014

oumma.com/jacques-kupfer-co-president-du-likoud-mondial-appelle-a-raser-gaza/

Jacques Kupfer holds a degree in economics and business administration and a PH.D. in law and political science. In the past, Mr. Kupfer was the Chairman and CEO of companies marketing watches and jewelry, vice chairman of the National Federation of Industry, and served as a judge in the commercial court of France. Within his public service he served as the Chairman for the Student Front in France, the Chairman of French Herut, and then the Chairman of the Likud of France. In Israel he has continued to act as the chairman of the development of Kiryat Arba-Hebron and World Likud. Today he continues to serves as Chairman of the World Likud Party and a member of the World Zionist Organization. Mr. Kupfer is the editor of many online press articles and has written and published the following journals: 1988: Le Glaive de David, Editions Laurens Oliver, Paris; 2011: « Palestine: le grand Bluff« , Editions de Passy, Paris. Mr. Kupfer has served as a Board member since June 2010. He is the Deputy Chair of the Government Relations Committee.
http://www.jewishagency.org/executive-members/jacques-kupfer

Illustration du conflit

« For our victory to be real and efficient, a feeling of defeat and despair must submerge Gaza and all its inhabitants. They must not only feel the loss of their “martyrs”, on their way to Heaven’s virgins, but also the harshness of everyday life as a result of their support to Hamas and their profound hatred of Israel. […] They voted for Hamas, defended Hamas and took part in the outbursts of hatred, cheering at each successful criminal attack. They are no longer civilians, and they certainly aren’t more innocent than the victims of Hiroshima or Dresden. […]

If Hamastan persists after the war, […] it will be an encouragement to the Arab fifth column with Israeli nationality. It is unthinkable to keep allowing Arab students [in Israel] […] to hold pro-Hamas demonstrations. […] These Arab students and demonstrators who are opposing our army must be dealt with swiftly and expelled from the country. […]

Gaza must weep. Not to look good on foreign TV, but really. Gaza must shed blood tears. »

nazi !

http://www.likoud.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=58

[…] Halakhah at times treats accomplices as guilty of capital crimes, and in this regard does not appear to distinguish between Jews and non-Jews. Writing about battlefield circumstances in which the enemy is clearly not Jewish, R. Broyde notes that “it appears that one who assists in the murder, even if they are not actually participating in it directly is not ‘innocent’; see comments of Maharal of Prague on Genesis 32. From this passage in Maharal one could derive that any who encourage this activity fall within the rubric of one who is a combatant.

Dov S. Zakheim (fmr. VP of Booz Allen Hamilton and fmr. Undersecretary of Defense), Confronting Evil : Terrorists, Torture, the Military and Halakhah, Meorot 6:1, Shevat 5767 (a publication of Yeshivat Chovevei Torah Rabbinical School), New York, 2006, p. 19

http://www.yctorah.org/component/option,com_docman/task,doc_view/gid,304/

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Quotes translated where needed, excerpts underlined where chosen…

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(ajout du 7 mai 2015)

Et tu seras grand, mon fils…

Toute tribu primitive a ses rites de passage. Arrivés à un certain âge, les jeunes garçons de la tribu papoue des Baruyas, par exemple, sont, pendant un certain laps de temps qui peut dépasser un mois, séparés de toute présence féminine. Réunis dans des tentes en compagnie des aînés de la tribu, ils se nourrissent alors de la semence de ceux-ci, dont l’ADN serait, d’une certaine manière, le texte sacré, transmis de génération en génération : y’a bon ! L’objectif de ces rites ancestraux, au menu desquels scarifications et tatouages divers sont également inscrits, est bien sûr de préparer les jeunes niais à la vie d’homme.

[A]près 48 heures, lorsque les armes du camp adverse se sont tues et les adversaires sont devenus des fantômes, […] l’on finit par se rendre compte que la situation est sous contrôle. Et c’est à ce moment-là que les difficultés ont commencé pour moi, parce que le code de conduite militaire formel (qui s’appliquait à tous les soldats ?) était : « tout ce qui bouge encore est un mort en puissance. Tout ce que vous voyez bouger dans le quartier est supposé n’être pas là. Les civils [palestiniens] savent qu’ils n’ont pas à être là. Dès lors, tout ce que vous voyez, vous le tuez… ». […] Aucun [civil n’est innocent]. L’hypothèse de travail est – et je souhaite insister sur le fait qu’il s’agit ici, en quelque sorte, d’une citation – que quiconque se trouve dans une zone contrôlée par l’armée israélienne, dans des zones conquises par l’armée, n’est pas [considéré] comme un civil. Voilà l’hypothèse de travail. Nous sommes entrés dans Gaza avec cela à l’esprit, et avec une folle puissance de feu. »

Sergent-Chef, brigade blindée

« Nous étions dans une maison avec un peloton de reconnaissance, et un soldat faisait le guet. Nous avions, [durant les réunions préparatoires], reçu l’instruction [de considérer] quiconque se trouvait encore sur les lieux [comme] dangereux, suspect…

L’un des soldats qui faisaient le guet vit un vieux [Palestinien] s’approcher. Il nous [en informa] donc en criant. Il n’a pas tiré sur lui, mais à côté de lui. Ce que je sais, parce que je l’ai vérifié, c’st que l’un des autres soldats a fait feu sur le grand-père à deux reprises.

Je me rendis près de la fenêtre afin de voir ce qui se passait, et je vis un vieil homme étendu par terre. Il avait été touché à la jambe, et il était blessé. C’était horrible. La blessure était horrible, et il me parut soit mort, soit inconscient. Peu après, un autre type de la patrouille sortit et tira de nouveau sur cet homme, ce qui, pour moi, fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. »

Sergent-Chef, infanterie

« Les instructions [étaient] de tirer sans sommation, peu importe qui vous aviez repéré, et peu importe si cette personne était armée ou non. Les instructions [étaient] très claires : toute personne que vous croisez, et que vous voyez de vos propres yeux, tuez-la. [C’était] une instruction explicite, [sans autre forme de procès]. »

Sergent-Chef, génie militaire

La communauté juive a sa propre panoplie de rites initiatiques. S’y ajoute, pour ceux qui ont fait le choix de s’installer en Terre maudite, une coutume nouvelle, par laquelle le jeune troufion, enrôlé de force dans « l’armée la plus morale du monde » au nom du « plus jamais ça, sauf aux autres », est appelé à faire l’holocauste, c’est-à-dire l’offrande – plus ou moins volontaire, celle-là – d’un pan de son innocence proportionnel à l’acuité de sa conscience. C’est l’injustice elle-même qu’il s’agit pour lui, sans états d’âme et sans remords, de faire sienne afin d’être accepté par le clan.

Ainsi, parce qu’il subit l’injustice d’une mutilation non consentie, le nouveau-né mâle, plongé dans son propre sang dès ses premiers cris, est accepté comme membre de la tribu : un Brit Shalom ne saurait suffire ! Mais ce n’est que lorsqu’il aura pratiqué l’injustice de l’extermination, à laquelle l’aura conditionné l’une des propagandes d’Etat les plus retorses, qu’aucun esprit libre n’hésite à qualifier de culte mortifère, que le grand dadais en uniforme sera accueilli comme un pair (ou presque) au sein de la tribu qui transcende la tribu, celle, indivisible, des surhommes, après laquelle le déluge…

Certes, le grand dadais devrait mesurer la portée de ses actes. Mais, une fois encore, si la violence constitue le mal, il convient de s’interroger sur la qualification à donner à ceux qui l’organisent et alimentent son feu, tout en restant à l’écart.

Ces derniers craignent-ils qu’à l’instar des procès de valeureux objecteurs de conscience qui ont émaillé, ces dernières années, les rituels prétoriens de « l’avant-garde » proche-orientale, des témoignages tels que ceux-ci-dessus rapportés n’amènent une société toujours plus obtuse, conquérante et oppressive à questionner ses fondamentaux, s’ils étaient intégrés à une procédure plus officielle qui exigerait, en guise d’acte de contrition, un courage beaucoup plus affirmé que celui manifesté à l’occasion d’une rapide confession anonyme assortie, sans doute, de l’illusion d’un rachat de conscience à bas prix ? Est-ce la raison pour laquelle aucun tribunal militaire n’a, à ce jour, dans cet Etat surmilitarisé où cette institution a pourtant le pouvoir de censurer quiconque (la presse y compris) menacerait de rendre publique une information estampillée délicate par et pour le régime, saisi les fichiers de l’association qui recueille les témoignages de tous ces objecteurs de conscience tardifs, ni inculpé ces frondeurs réfractaires de fond de cale ? La société israélienne serait-elle donc devenue si totalitaire que sa plus haute manifestation de témérité en faveur de la justice consiste en une série de visages floutés ?

Peut-être serait-il opportun de poser la question à une subintelligentsia française à coup sûr abasourdie par une telle accumulation de blasphèmes…

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(1) Traduction personnelle d’extraits de fragments de témoignages de soldats israéliens qui ont participé à l’invasion de Gaza durant l’été 2014, devenus depuis lanceurs d’alerte anonymes pour l’association Breaking The Silence (http://www.breakingthesilence.org.il/), tels que rapportés par The Intercept.

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 (added August 6, 2014)

Und was jetzt ?…

Are you a believer ? Do you believe something beautiful will rise out of the ashes of Khan Yunis, Rafah, Shejaiya, and all the other cities and towns blown to pieces by the Israeli military ? Tomorrow perhaps, a local Malala might rise and reveal the beauty of the Palestinian soul to the world, maybe even to the White House. If you believe, that is…

She would be promoting her first book, a diary actually, narrating the ordeal she has been going through for the past five years, enough to fill a lifetime according to Western standards, starting on her 15th birthday, thus, in a way, picking up the ugly tale of a young girl bound to grow up in the grip of permanent terror where some sick destiny forced another 15 year-old to leave it behind. But there would be no close relative to manage the editing process this time : sole survivor of a missile that decimated her entire family, she would be on her own, her new Israeli sister and friend by her side. Both would study at the University of Tel Aviv, and every evening Malala would return to her new home, her heart filled with joy, thinking of the warmth and kindness that would be awaiting her, thanks to the foster parents program put in place by the Israeli government at Hamas’ request, to make sure the orphans from Gaza enjoy the bright future they deserve.

Isn’t it beautiful to believe ? Isn’t it beautiful to hope? Isn’t it beautiful to keep hammering the two-state solution into the minds of the general public, and those of the average Palestinians themselves ?…

I like Noam Chomsky. He has what all great minds have had from the beginning of time : not only knowledge, but also wisdom and humility, but when I read the arguments against a one-state solution he developed in his July 2 op-ed in The Nation, I was a little disappointed. Actually, there are none. In the middle of an academic exposé about BDS (Boycott Divestment Sanctions), the retired MIT scholar manages, in no more than two sentences and without the slightest explanation, to brush aside the main democratic alternative to a two-states settlement of which he, but all the Western politically correct public figures who have a view on the topic as well, (supposedly) remain staunch proponents, despite the fact reality has never been further away, and fifty years of litany haven’t accomplished a thing : « the ‘one-state solution’« , he writes, « is commonly, but mistakenly, discussed as an alternative to the international consensus« . Is it (discussed), really ? According to Chomsky, « there is no reason to expect Israel to accept a Palestinian population it does not want« . (1) Case closed, end of debate !

Israeli settlements in the West Bank (2013)

Yet, these are tough times for the sponsors of the two-states solution. Regarding BDS, Chomsky is specific : « if tactics are to be effective, they must be based on a realistic assessment of actual circumstances« . Let’s be real then : anyone who can read a map will come to the same conclusion : Israeli settlers have turned the West Bank into a kaleidoscope, and it doesn’t look like they intend to back away peacefully any time soon. Why else would one talk about Palestinian territories, and not simply Palestine ? The word ‘territories’ is the fig-leaf everyone is using to hide the explosive truth, sometimes even from themselves : the self-fulfilling prophecy has become reality. No matter how much longer we keep clinging to demiurgical concepts, ‘two states’ is but a state of mind.

However unacceptable this truth might be, it is nevertheless the truth. Making it prettier doesn’t mean siding with the Palestinians; it means entertaining their illusions and false hopes, in other words duping them. For the US to even deny Palestine the UN observer-state status and to maneuver behind the scenes to prevent it from entering the ICC speaks volumes, doesn’t it : why should international organizations dub a new member state that will soon no longer be ?

On April 13, 1983, IDF General Rafael Eitan, one of the masterminds behind the invasion of Lebanon, had already laid out the plans for the years to come : “We declare openly that the Arabs have no right to settle on even one centimeter of Eretz Israel…Force is all they do or ever will understand. We shall use the ultimate force until the Palestinians come crawling to us on all fours”, he said, and he added : “when we have settled the land, all the Arabs will be able to do about it will be to scurry around like drugged cockroaches in a bottle” (2). Such was the prophecy, and that was the day everyone should have realized Palestine as a country was condemned to vanish from the map. When he died, in 2004, Eitan got nothing but praises from the Israeli political establishment…

Hamas’ political leaders know this, of course, hence the rockets, hence their refusal to amend their charter calling for Israel’s destruction : it’s not the destruction of Israel that’s at stake in the near future, but the extinction of Palestine, either through a US-like solution, namely Palestinian reservations with or without emergency legislation (There seems to be some unpolluted piece of land left in the north of the West Bank…), or through a nazi-like solution, namely extermination, with a massive exodus as a consequence in both instances. The one-state solution with equal rights for all any humanist should wish for doesn’t seem to be part of the program, certainly not in the current configuration.

Why then is the nazi-like solution most likely ? Because, due to the strategy of permanent tension, both peoples are boiling, and because, on Israeli side, Netanyahu might soon be appearing like a moderate. Because this umpteenth incursion into Gaza has left many unsatisfied. Because Israeli society seems seduced by the totalitarian temptation (people fired from their jobs for opposing a ‘war’ ? What happened to the first amendment ?). Because here people are afraid, there they are grieving. Because hatred is at its peak, and hatred doesn’t talk. And because, when chaos rules, any provocation with a large enough impact, whether from within or sponsored from elsewhere (a plane or two deviating from their flight path, for instance), would blow the fuses and let the rage pour out, probably opening the gates for WW III a little wider in the process.

To conclude, is it better to lie and play Israel’s game, or to tell the truth and get ahead of the Israeli strategy ? Insofar as reality itself hasn’t made the truth irrelevant, the answer to such a dilemma shouldn’t be the same for politicians and philosophers. The former are professional liars, for better or worse, whereas the latter (should) carry the ethical burden to aim for the truth, unless we’re all political actors, as Curtis once said. Anyhow, the bottom line, the substantive issue, remains, and, once again, because of its long-lasting hypocrisy (to use a euphemism), the West will be guilty of what is to come…

Then again, Malala might also come and save the day…


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(1) Source : http://www.thenation.com/article/180492/israel-palestine-and-bds?page=0,0

This note was added on August 11, 2014. Noam Chomsky’s position on BDS was overly simplified in the initial version of this post. The paragraph was adapted accordingly.

(2) Source : http://www.wrmea.org/wrmea-archives/271-washington-report-archives-2000-2005/january-february-2005/8639-special-report-israel-washes-away-the-sins-of-former-army-chief-of-staff-rafael-eitan.html

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(ajout du 08 août 2014)

Le blocus de Gaza pour les nuls…

Terrorisme ou résistance ? Voici, en treize points, les implications du blocus de Gaza…

1/ De la même manière que les Berlinois de l’est avaient fait une croix sur leurs proches qui vivaient de l’autre côté du mur, les Gazaouis ne peuvent accéder ni à la Cisjordanie, ni à Jérusalem, ni à la mosquée al-Aqsa et aux autres lieux saints. La privation de liberté et l’interdiction de mouvement vers et hors de la bande de Gaza fait de ses habitants des prisonniers de leur propre pays. Le seul point de passage vers le monde extérieur (celui de Rafah, frontalier de l’Egypte) est fermé quasiment en permanence. Quant au seul aéroport de Gaza, il a été fermé il y a plus de douze ans.

2/ Les jours de ripaille (c’est-à-dire hors invasion militaire étrangère), l’électricité n’est disponible que huit heures par jour, et encore ne l’est-elle que de manière irrégulière, dès lors que son approvisionnement dépend de la disponibilité en carburant, un carburant contrôlé par Israël (En effet, lorsqu’elles ne sont pas détruites par l’aviation ennemie, les centrales électriques sont alimentées en carburant.).

3/ Les fournitures de carburant et de gaz sont rares, et leur prix exorbitant : près de 2,20 $/litre, en ce qui concerne le pétrole. Le propane utilisé en cuisine n’échappe pas à la règle.

4/ 90 % de l’eau disponible dans la bande de Gaza est non potable et impropre à la consommation courante.

5/ Il n’existe pas d’assainissement ni de traitement des eaux usées : les excréments et les résidus de vaisselle et de lessive s’écoulent donc directement dans la mer (ce qui explique l’interdiction générale de baignade), lorsqu’ils ne se concentrent pas dans des fosses septiques improvisées, à proximité des habitations. L’obtention du matériel requis pour la construction des infrastructures nécessaires dépend du bon vouloir d’Israël.

6/ L’élimination des déchets est presqu’impossible, car il n’y a pas assez d’espace pour traiter tous les déchets solides produits par la population. Les tentatives de les éliminer dans les zones périphériques de la bande de Gaza aboutissent souvent à des agressions israéliennes.

7/ Le ciment et les matériaux de construction ne sont fournis que par les institutions internationales, en quantités limitées, et plus de la moitié des marchandises et des matériaux de bonne qualité sont refoulés aux checkpoints, pour raisons de sécurité. Après la destruction des habitations et des entreprises de Gaza, les fournisseurs israéliens sont les premiers (les seuls) sur la brèche pour faire du profit.

8/ 90 % des usines tournent au ralenti, à cause du blocus sur les fournitures et matériaux nécessaires, par motifs sécuritaires.

9/ Le taux de chômage est supérieur à 50 %, et le nombre de chômeurs est si élevé que l’aide des organisations internationales ne suffit pas à satisfaire leurs besoins élémentaires.

10/ En dépit du fait qu’elles sont la principale source de nourriture, la plupart des parcelles agricoles, qui se concentrent dans les zones frontalières, ne peuvent être exploitées, les fermiers étant accusés d’agressions diverses. Parallèlement, la nourriture ne peut être importée.

11/ La pêche n’est autorisée qu’à 3 kilomètres de la côte, et, même dans ce périmètre étroit, les pêcheurs ont à faire face à des agressions et des attaques de la part de navires de guerre israéliens.

12/ Le manque de matériel médical et de traitements récents est une autre source de décès et de souffrances pour les Gazaouis. Plusieurs maladies aisément curables en deviennent meurtrières.

13/ Les fonctionnaires qui travaillent jour et nuit – enseignants, médecins, infirmières et autres – sont privés de salaire en raison du blocus économique; ils ne peuvent même pas satisfaire à leurs besoins primaires.

...all the people living life in peace, woohoo, oohoo

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Remarque générale : le 9 août 2014, le mot ‘génocide‘ a été partout, dans ce blog, remplacé par le mot ‘ethnocide‘, un mot bâtard composé de racines grecque et latine, de loin préférable, me semble-t-il, à cet autre mot à l’étymologie pure, en apparence conventionnel, consacré par le droit international, mais qui n’en contient pas moins – comble du cynisme ! – un présupposé raciste qui n’est étayé par aucune science – malheur s’il l’était un jour ! – et qui est, considérant l’histoire de nos sociétés d’un point de vue politico-épistémologique, sociétés toujours promptes, par le passé, à laisser des caractéristiques physiques normatives déterminer des appartenances raciales, lourd de périls.

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Les juifs d’aujourd’hui sont des individus comme les autres… ni moins, ni plus !

Vous attendez-vous à ce que soit gravé dans cet article le nom du nouvel Immonde, celui du bouc supposé d’après le bouc d’après le bouc enragé ? Ne vous attardez pas, alors, vous seriez déçus !…

Il y a dix ans, j’ai porté plainte contre un ancien employeur pour propos antisémites répétés. J’étais alors un très éphémère commercial pour la multinationale du déménagement Allied, dont la filiale belge, Arthur Pierre, nouvellement acquise, avait pris une part active dans les convois de juifs vers le camp de Breendonk, étape transitoire vers leur excommunication définitive de la civilisation purifiée. Semaine après semaine, le sales manager de ladite entreprise se plaisait à subdiviser avec une nonchalance gaillarde les différents prospects de mon portefeuille ‘clients’ en juifs d’une part, et en non-juifs d’autre part.

« Ach, Frau Zimmermann, das ist eine Jüdin »… Parfois, j’entends encore en écho l’implacable sentence du niais pétri d’autosatisfaction s’abattre sur un nom à la consonance douteuse. S’il est des cas où cela peut se discuter, dans ses gènes à lui, celui de l’humoriste faisait pourtant cruellement défaut. Nous nous écharpâmes, face à face…

Plus tard, face à l’employée du Centre pour l’Egalité des Chances et la Lutte contre le racisme qui recueillit ma plainte, une charmante négresse, je m’effondrai en sanglots. Relater ceci a posteriori n’affecte en rien ma virilité, n’en déplaise aux machos de service. Ce qui m’était intolérable, c’était d’avoir eu à souffrir, ès qualité de subordonné d’une raclure, le énième témoignage du fait qu’en plus de n’en être aucunement la condition, l’humanité est très peu souvent le gage de la réussite sociale. A la faveur du technocratisme ambiant, ce seraient d’ailleurs plutôt les petits nazillons dans l’âme qui auraient la cote dans le petit monde infâme de la méga-entreprise, où le darwinisme social du jour répond au darwinisme racial d’hier, les dénominations ayant certes changé.

Mais pourquoi en serait-il autrement, alors qu’après Nuremberg, l’aggiornamento du milieu des affaires occidental suite à ses relations incestueuses, synarchiques, presque fusionnelles, avec le Reich se fait encore attendre, septante ans plus tard, y compris dans le chef des sales porcs juifs de l’upper class d’outre-Atlantique et dans celui de leurs descendants, dont le sang des congénères a irrigué la machine industrielle, de même que se fait encore attendre la contrition des zélotes d’Herzl, qui ont, par Führer interposé, assis le siège du Divin Royaume retrouvé sur un amas de squelettes livrés en offrande à l’holocauste d’un deutéronome perverti ? (1)

Il y a cinq ans, j’ai assisté à la conférence d’un rescapé des camps nazis. L’événement avait été mis sur pied par une ASBL composée de jeunes Belges de culture mixte belgo-maghrébine  soucieux de promouvoir le dialogue inter-sémite. J’écoutai patiemment le poignant témoignage de l’intervenant, puis me hasardai à lui poser une question sur l’ethnocide rwandais, dont plusieurs rescapés d’une même famille avaient pris place juste derrière moi, et d’autres possibles massacres de masse à venir. Esquivant la question avec maestria, le vétéran, visiblement soulagé, se contenta de me répondre que, pour les juifs, la répétition d’un tel scénario était totalement exclue. Ici aussi, des sanglots malhabilement dissimulés furent au rendez-vous de ma subjugation face à l’étroitesse d’esprit clanique, c’est-à-dire face à la bêtise !

Qu’importe, en effet, selon cette logique sournoise, que des dégénérés qui se réclament de l’héritage positif d’une telle abjection, érigent des murs de la honte derrière lesquels ils répandent, la conscience tranquille ou à moitié éteinte, leur phosphore blanc sur les cafards qui habitent les lieux ! Qu’importe que les enfants de cet Israël outragé par une présence impure, brisé par un voisinage haineux, martyrisé par le retour de l’antisémitisme galopant, mais libéré par le Monopole de Lumière, soient élevés dans l’inconscience et l’indifférence pathologiques face aux crimes commis en leur nom de l’autre côté dudit mur, et encouragés à vénérer la race supérieure ! Qu’importe qu’une domination hégémonique fondée sur une peur toujours entretenue y ait, depuis quinze ans, propulsé au pouvoir, par la voie des urnes, un conglomérat hétéroclite d’extrême-droite après l’autre !

Qu’importe, en effet : comment reprocher aux juifs d’Israël d’avoir perdu la grâce, de refuser de tendre une nouvelle fois l’autre joue ? Sans ironie aucune, leur attitude est, en un sens, parfaitement compréhensible, si l’on omet intentionnellement Jabotinsky et consorts (Qui voudrait s’en souvenir ?). Mais elle n’est pas pour autant sans conséquences !

La première de celles-ci, rédhibitoire, est qu’il est désormais illégitime pour eux de revendiquer une quelconque supériorité morale : tant les juifs d’Israël que leurs coreligionnaires étrangers qui soutiennent inconditionnellement le nationalisme exacerbé qui sévit dans ce pays sont devenus des individus comme les autres, avec leurs forces, leurs faiblesses… et leurs excès. Ils sont capables de tout ce dont tout individu et tout peuple, quelle que soit sa culture, est capable, en ce compris l’extrémisme et la dérive totalitaire, et il n’existe aucune raison objective qui permette à l’esprit éclairé d’effectuer la moindre distinction anthropologique entre les fondements haineux d’une extrême-droite israélienne et ceux d’une extrême-droite classique.

Par conséquent, les sophismes qui assimilent toute critique d’Israël et de sa politique à l’antisémitisme, fût-il larvé, ont fait leur temps. Et il est salutaire que ces boomerangs amorcent désormais leur mouvement inverse, car non seulement la banalisation d’une telle accusation a trop longtemps constitué le couvercle de forfaiture intellectuelle posé sur une marmite aujourd’hui en ébullition, mais elle a également usurpé allègrement la mémoire des victimes de l’exode forcé des années noires, qui étaient bien sûr toutes juives, mais pas nécessairement toutes acquises au Grand Dessein !

Ligue de défense juive égale sections d’assaut racistes. Sharon égale vieille ordure. Ehud Barak égale criminel de guerre. Likoud égale droite virant à l’extrême. AIPAC et CRIF égalent officines de censure et lobbies du privilège. Voilà quelques-unes des équivalences que permet cette nouvelle configuration conceptuelle, égalitaire.

Weil, antisémite ! Arendt, antisémite ! Les amalgames nauséabonds entretenus entre antisémitisme et critique (acerbe) de la concrétisation de la théorie sioniste participent également d’une œuvre de purification politico-intellectuelle visant à étouffer la gauche. Les discerner, les mettre au jour et s’en défaire devrait donc permettre à celle-ci de commencer à recomposer un discours propre, distinct et audible, afin que la spirale qui mène « du mensonge à la violence » cède le pas à celle qui, par la raison sensible, permet d’accéder à l’enchantement. Dans cette dernière, la raison du plus fort, Goliath abruti ou David en Goliath mué, n’a pas sa place !

« La période présente est de celles où tout ce qui semble normalement constituer une raison de vivre s’évanouit, où l’on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l’inconscience, tout remettre en question. Que le triomphe des mouvements autoritaires […] ruine un peu partout l’espoir que de braves gens avaient mis dans la démocratie et dans le pacifisme, ce n’est qu’une partie du mal dont nous souffrons ; il est bien plus profond et bien plus étendu. On peut se demander s’il existe un domaine de la vie publique ou privée où les sources mêmes de l’activité et de l’espérance ne soient pas empoisonnées par les conditions dans lesquelles nous vivons. Le travail ne s’accomplit plus avec la conscience orgueilleuse qu’on est utile, mais avec le sentiment humiliant et angoissant de posséder un privilège octroyé par une passagère faveur du sort, un privilège dont on exclut plusieurs êtres humains du fait même qu’on en jouit, bref une place. Les chefs d’entreprise eux-mêmes ont perdu cette naïve croyance en un progrès économique illimité qui leur faisait imaginer qu’ils avaient une mission. Le progrès technique semble avoir fait faillite, puisque au lieu du bien-être il n’a apporté aux masses que la misère physique et morale où nous les voyons se débattre ; au reste les innovations techniques ne sont plus admises nulle part, ou peu s’en faut, sauf dans les industries de guerre. Quant au progrès scientifique, on voit mal à quoi il peut être utile d’empiler encore des connaissances sur un amas déjà bien trop vaste pour pouvoir être embrassé par la pensée même des spécialistes ; et l’expérience montre que nos aïeux se sont trompés en croyant à la diffusion des lumières, puisqu’on ne peut divulguer aux masses qu’une misérable caricature de la culture scientifique moderne, caricature qui, loin de former leur jugement, les habitue à la crédulité. L’art lui-même subit le contrecoup du désarroi général, qui le prive en partie de son public, et par là même porte atteinte à l’inspiration. Enfin la vie familiale n’est plus qu’anxiété depuis que la société s’est fermée aux jeunes. La génération même pour qui l’attente fiévreuse de l’avenir est la vie tout entière végète, dans le monde entier, avec la conscience qu’elle n’a aucun avenir, qu’il n’y a point de place pour elle dans notre univers. Au reste ce mal, s’il est plus aigu pour les jeunes, est commun à toute l’humanité d’aujourd’hui. Nous vivons une époque privée d’avenir. L’attente de ce qui viendra n’est plus espérance, mais angoisse. »

Simone Weil, Réflexions sur les cause de la liberté et de l’oppression sociale, 1934, premiers paragraphes de l’introduction

L’assassinat du Black Panther Fred Hampton par le FBI et la police de Chicago, le 4 décembre 1969 (rétrospective sur Democacy Now!, 4 décembre 2009)

Notice nécrologique à propos de Jabotinsky

La déclaration de guerre de La Jewish Defense League des Etats-Unis, organisation criminelle qualifiée par le FBI de « groupuscule terroriste de droite », aux Black Panthers

Juifs, je ne vous honnis ni ne vous vénère. Vous êtes, parmi d’autres. Et il y a parmi vous des crapules, comme il y a des anges…

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(1) Précision du 25 avril 2018 : ayant temporairement reposté – et donc relu – cet article ce jour en guise d’illustration d’une polémique actuelle, je me suis rendu compte que ce paragraphe pouvait être mal interprété : c’est de « porcs » au sens d’Orwell dans Animal Farm qu’il est question ici, et, comme ses homologues, « l’upper class d’outre-Atlantique » ne compte bien sûr pas que des porcs juifs. Dans ce blog, cette métaphore empruntée est récurrente sous ma plume !

Figurent particulièrement parmi les porcs visés ici les dirigeants, actionnaires et héritiers des multinationales qui ont activement collaboré, dans leurs sphères d’activité respectives, avec le régime nazi, dans le cas de certaines d’entre elles jusque bien après le déclenchement de la deuxième guerre mondiale : Standard Oil, Alcoa, Chase Manhattan Bank, Brown Brothers Harriman mais aussi Lehman Brothers (à contrecœur, semble-t-il), Ford et General Motors, Dow Chemical, Coca Cola, Metro Goldwyn Mayer, Paramount et 20th Century Fox, notamment : « [a]fter the war, they concocted myths of innocence, and the country was only too happy to believe them »… Mais y figurent de manière générale tous ceux qui, s’ils sont innocents d’une telle collaboration et n’en ont tiré aucun bénéfice indirect, n’en sont pas moins coupables, directement ou indirectement, de forfaitures ultérieures qui répondent à la même logique, qui sont autant d’insultes à la mémoire des victimes, dont personne depuis Nuremberg, en vertu même de la qualification du crime, n’a le monopole !

Aujourd’hui comme hier, en effet, c’est sans doute le piteux argument avancé par les dirigeants de multinationales et les spéculateurs de tout acabit pour justifier leurs pires errances – « nous faisons du business, pas de la politique » – qui explique comment ils peuvent s’investir si politiquement et investir avec tant de ferveur leur sale pognon aux côtés des régimes les plus crapuleux, et pourquoi l’aggiornamento des « premiers de cordée » se fait encore tant attendre !

C’est cette absence d’aggiornamento, c’est-à-dire ce refus persistant d’éthique et d’introspection de l’entreprise privée quant à son effet sur la société, qui tend à faire structurellement de chaque membre de l’upper class, qui en détient les rênes ou les actions, un porc, quelles que soient son implantation géographique et sa conviction. Aucun film ne l’illustre mieux que La question humaine

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(ajout du 10 juillet 2014)

Dieudonné qui rit, Dieudonné qui grogne…

masques de théâtre

Irai-je voir « la Bête immonde » si elle venait à se produire à Bruxelles ? Peut-être. Je ne me l’interdis pas, en tout cas : ça dépendra de mon portefeuille…

Dois-je requérir des excuses de la part du peloton de procureurs autoproclamés pour ce méfait anticipé ? Je les emmerde ! J’ai regardé Le juif Süss… Je les emmerde ! Je suis en train de lire Le protocole des Sages de Sion… Je les emmerde ! Si j’avais du temps à perdre, je lirais même Mein Kampf… Je les emmerde ! Parce que même si j’abhorre l’autoritarisme totalitaire qui a inspiré ces excréments de la pensée où les uns reprochent aux autres ce dont ils se rendront eux-mêmes coupables, je me rappelle à tout moment que l’habit ne fait pas le moine…

Lorsqu’au nom de la démocratie et de la tolérance, certains – et de quel droit ?! – tentent de m’imposer un logos prédéfini, lorsqu’ils m’indiquent ce qu’il convient de penser d’un livre qu’ils m’interdisent de lire, d’un spectacle ou d’un film qu’ils refusent que je voie, lorsque réunir les éléments nécessaires pour se forger une opinion propre devient, pour le grand public, un délit en soi, et lorsque censure et autocensure deviennent, en sus de l’appareil de surveillance d’Etat, des outils permanents pour mater tout embryon de dissidence, c’est à Equilibrium que je pense…

Elles sont comme ça, les générations élevées dans le spectacle : elles ont les références qu’elles peuvent, celles qui leur sont laissées par la fabrique du consentement ©, et il ne faut pas s’étonner qu’à un moment, celui où il est au plus bas, le spectacle se retourne contre lui-même, à l’image d’un astre à la lumière de plus en plus glauque qui se métamorphose en trou noir…

Je continuerai donc, sans que cela n’implique nécessairement une reconnaissance de son talent, de défendre le droit de tout artiste de dire tout et n’importe quoi sur scène, de la même manière que je continuerai de défendre toute fiction, car le roman, la scène, sont des univers parallèles sur lesquels il incombe que personne ne fasse main basse.

Cela précisé, Dieudonné m’exaspère ! Pas autant que le système, certes, mais il m’exaspère ! Chirk que Dieudonné et son culte de la personnalité ! Chirk que ces statuettes ridicules en plaqué or pour chienchiens rebelles en quête de récompense ! Et chirk que cette incessante complainte de businessman aguerri qui se lamente sur son sort ! Quelqu’un doit-il avoir commis une faute pour que le système s’acharne sur lui ?

Vous voulez que je vous en parle, du système ? De ses manœuvres sournoises ? Des agressions physiques dont j’ai été victime, par des skinheads d’extrême-droite notamment, parce que je me promenais au bras d’un misérable pleutre noir en service commandé, qui a préféré fuir comme une tapette lorsque j’étais à terre et que pleuvaient les coups, et m’a, à distance, scruté du regard par la suite, lorsque tout danger s’était écarté ? Vous voulez que je vous parle des petits juges de merde qui falsifient les dossiers lorsque que vous ne faites pas preuve de suffisamment de déférence à leur égard ? De Kafka ? Des juges et des policiers qui, au contraire, pensant se trouver face à un semblable, vous font une poignée de main franc-maçonne en ayant l’impression de vous rendre service alors que vous ne faites qu’exercer vos droits en espérant rectifier une injustice ? De ces putains d’employeurs qui inventent des fautes graves pour vous renvoyer sans le sou ? Des syndicats de chiasse qui vous versent votre allocation de chômage avec un mois et demi de retard, sans la moindre justification ? Des hivers entiers passés à grelotter parce qu’un putain de proprio qui se la coulait douce à Monaco avait d’autres priorités rentières ? De la connivence affichée entre les rentiers et l’appareil judiciaire ? Des avocats et des huissiers qui ne cherchent qu’à se faire des thunes sur votre dos, et vont jusqu’à vous voler votre dû, ni vu ni connu ? Des barreaux qui ignorent sciemment jugement après jugement, lorsque ceux-ci ne leur sont pas favorables ? Des années et des années de procédure destinées à casser un homme seul sur un mur de merde ? De la discipline militaire des partis politiques, où aucun écart n’est toléré et où tout humanisme est mort ? Des clans invisibles, des procès staliniens lors desquels vos accusateurs n’osent même pas vous faire face, des fils à papa qui s’attribuent tout le butin ? Des invasions médiatiques de la vie privée ? De l’endoctrinement quotidien à la doxa libérale-conservatrice, idéologie de la fin des idéologies ? Des médecins qui, lorsque vous vous sentez mal, vous prescrivent dans la seconde le Xanax qui fera de vous un végétal ? Du regard suspicieux et méprisant qui s’abat sur vous, partout, si votre look n’est pas conforme aux canons occidentaux, qui plus est si vous portez barbe et cheveux longs ? Du fric comme seul langage social, quel que soit votre niveau intellectuel ? Ou même des innombrables putes et salopards que compte ma famille, jamais à cours de coups bas ? Bref, de toutes ces figurines détestables qui pourrissent la vie, au jour le jour, de tous ces petits caporaux impuissants qui s’accrochent à leur parcelle d’autorité dans un système en décomposition, de toutes ces traînées matricielles en costard cravate qui n’existent que pour nuire ?

Eh bien, je ne vous en parlerai pas ! Je m’en suis largement abstenu jusqu’à présent, et il n’y a aucune raison que je change mon fusil d’épaule. « Ferme ta gueule », me dirait-on de toute façon, et on aurait raison : tous les damnés partagent le même sort ! Plutôt que de tirer la couverture à moi, je préfère donc occuper la place comme un parmi tant d’autres que ce système dégoûte, un parmi tant d’autres qui agresse verbalement l’imposture, un parmi tant d’autres qui refuse à la fois de mener et de se laisser mener, dès lors que telles sont les deux attitudes qui mènent invariablement à l’abîme, un parmi tant d’autres qui crache, qui pisse et qui chie sur cette démocratie de carton-pâte, dans laquelle, comme pour l’accusé, tout ce que vous dites est retenu contre vous, et non pas un au-dessus des autres ! Je m’en fous : je n’ai aucun plan de carrière !

Dieudonné n’est pas comme moi : il fait feu de tout bois. C’est un éjaculateur précoce, alors que les conquêtes sociales auxquelles j’aspire sont de longue haleine. Il me fait penser à Michael X (cette caricature anglo-jamaïcaine de Malcolm), tel qu’il est dépeint dans The Bank Job. Il n’est porteur d’aucun renouveau, et l’espoir qu’il suscite est condamné à retomber comme un soufflé. Parce qu’il adopte les mêmes tactiques que le système : il prend ses suiveurs pour des cons ! Et, en un sens, il aurait tort de s’en priver : il faut être vraiment trop con que pour suivre, que pour croire encore à un Messie !

Et que je te fourgue des bandeaux publicitaires à deux cent euros par-ci, et que je te détourne un phylactère d’Enki Bilal par-là, et que je mets ma gueule à toutes les sauces pour me rendre aussi incontournable qu’un despote moyen-oriental qui affiche la sienne en grand à tous les coins de rue, et que je te fonde mon assurance parce que je me suis fait flouer par la mienne (à l’ancienne et pas sur le mode de la coopérative : si vous aviez tous votre mot à dire, quel temps on perdrait, bande de veaux…), et que je vous encule tous, et que je fais passer pour démocratique un régime qui n’a plus rien à voir avec ça (vidéo postée ce jour sur son compte YouTube) pour mieux fossoyer les chances d’un retour de la démocratie : hors scène, Dieudonné duplique le système pour mieux exposer sa laideur. Mais si ce putain de système, et son marché de dupes transatlantique, si ce système d’inspiration de plus en plus totalitaire doit tomber – et il doit tomber ! –, ce qui aura cherché à le dupliquer suivra la même pente, lorsque l’ivresse de la contestation facile aura cessé d’agir ! Il est facile, en effet, de réduire en bouillie un flan difforme et abject de soumission, mais que construire d’original, c’est-à-dire de nouveau, à la place, qui convienne à tous et n’en écarte aucun ?

Au nom de quoi Dieudo X s’approprie-t-il intégralement la dissidence ? Au nom de quoi se fait-il du blé sur le dos d’artistes qui ne soutiennent ni ses propos ni ses méthodes ? Au nom de quoi se permet-il de devenir si volumineux dans le paysage, avec l’aide de ceux qui prétendent vouloir sa perte ? Au nom de quoi taxe-t-il ses fans par tous les moyens imaginables ? Au nom d’Allah ? Allons, bande de gourdes ! Le fait-il dans l’intérêt des opprimés ? Si vous êtes assez idiots que pour le croire, je vous renvoie à son directeur de publication. Au nom de quoi son acolyte skinhead impose-t-il, exactement comme le système, une manière de penser ? Au nom de quelle pseudo-liberté ce gang d’extrême-droite vénal et véreux, dont la première mission consisterait, arrivé au pouvoir, à museler ses propres sections d’assaut (non violentes, hein, attention !) et à intimider le reste, prétend-il agir ? La même que celle que revendiquait Wilders avant de réclamer l’exode massif des Marocains des Pays-Bas ?…

Aucun suiveur n’est un homme libre. Un homme libre refuse toute allégeance, parce que quiconque adoube soumet.

L’homme libre, c’est celui qui s’autorise à dire à Cohen et à sa clique médiatique qu’à force de faire des fours stratégiques, ils pourraient se transformer en brochettes. C’est celui qui s’autorise à dire que le coup du pharaon et de sa quenelle antique l’a, parmi d’autres, bien fait marrer. C’est celui qui s’autorise à dire que, depuis le temps où il côtoyait des gogo-boys sur les plateaux d’émissions bon marché, Soral est un peine-à-jouir frustré qui a, paradoxalement, fait le jeu du système en laissant celui-ci lui assigner sa place sur l’échiquier, celle d’une bête immonde. C’est celui qui martèle qu’à force de semer le vent de l’ignorance, c’est la tempête de l’abrutissement que l’on récolte. C’est celui qui jamais ne se soumettra à la démocratie des oligarques, que l’on peut voir à l’œuvre dans Rollerball. C’est celui qui encule (avec protection, Dieu sait ce que ça colporte…) des ordures comme Lévy ! Mais c’est aussi celui qui se permet de dire à Son Altesse Dieudo X d’aller se faire voir chez les Grecs !

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http://www.counterpunch.org/2014/07/09/the-israel-lobby-and-french-politics/

A LIRE ABSOLUMENT :

http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2014/04/05/a-gaza-non-plus-badine-lamour-251075

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